Israël a donné mardi son feu vert à la construction de 1600 nouveaux logements à Jérusalem-Est occupée et de 112 logements dans une colonie juive en Cisjordanie déclenchant la colère et l'exaspération des Palestiniens en pleine visite du vice-président américain Joe Biden venu relancer le processus de paix. Les deux annonces israéliennes sont survenues au moment où les Etats-Unis annonçaient lundi qu'Israéliens et Palestiniens avaient commencé des négociations indirectes sous l'égide de leur émissaire George Mitchell. M.Abbas a appelé le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa pour le presser de «prendre d'urgence les mesures politiques appropriées pour répondre à l'escalade et aux provocations israéliennes». «La décision de construire à Jérusalem-Est revient à dire que les efforts américains ont échoué avant même que ne commencent les négociations indirectes», a dit le porte-parole de M.Abbas, Nabil Abou Roudeina, appelant les Etats-Unis à «répondre immédiatement aux provocations israéliennes». M.Biden, le plus important responsable américain à visiter Israël et les territoires palestiniens depuis l'arrivée au pouvoir de M.Obama en 2009, s'est rendu hier à Ramallah pour y rencontrer M.Abbas et son Premier ministre Salam Fayyad. A la demande du président palestinien, Mahmoud Abbas, la Ligue arabe devait tenir hier soir au Caire, une réunion pour apporter «une réponse claire» à la poursuite par Israël de la colonisation à Jérusalem-Est, a annoncé le Premier ministre du Qatar Hamad Ben Jassem Al-Thani. «Il y a aura une réunion ce soir (hier) au Caire entre les représentants permanents des pays membres de la Ligue arabe et Amr Moussa, et une réponse claire à l'attitude israélienne sera annoncée», a déclaré à la presse cheikh Hamad après un entretien avec M.Moussa. «Nous avons déjà des doutes sur le sérieux d'Israël dans le processus de paix. Mais nous avons voulu donner une chance» aux pourparlers indirects israélo-palestiniens, a-t-il dit. Les ministres des Affaires étrangères des membres de la Ligue arabe ont donné la semaine dernière leur approbation à ces pourparlers dits «de proximité» sous l'égide des Etats-Unis. Les Palestiniens ont fustigé l'annonce israélienne alors qu'ils venaient juste d'accepter des discussions indirectes avec Israël, afin de tenter de relancer le processus de paix interrompu depuis fin 2008. Ils exigent un gel total de la colonisation avant de négocier de nouveau directement avec Israël. «L'insulte a atteint un point qu'aucun Arabe ne peut accepter», a dit de son côté M.Moussa. «Israël fait fi de tout le monde, des Palestiniens comme du médiateur (américain)». Il a affirmé que les ministres arabes pouvaient reconsidérer leur position en faveur de négociations indirectes. «Le Comité ministériel arabe peut se réunir dans deux jours pour préparer la résolution du sommet arabe sur la décision d'Israël». Le sommet arabe est prévu fin mars en Libye. Mais cheikh Hamad, également chef de la diplomatie du Qatar et dont le pays assure actuellement la présidence du sommet arabe, a dit «ne pas s'attendre à une position décisive sur la question lors du prochain sommet arabe parce que l'état des relations entre pays arabes n'est pas bon». A Amman, le porte-parole du gouvernement, le ministre d'Etat Nabil Al-Sharif, a dans un communiqué estimé que les «mesures israéliennes mettent en péril les efforts américains en vue de relancer le processus de paix» et a appelé la communauté internationale à «faire pression» sur Israël pour y mettre fin.