Quelque 4500 habitations précaires ont été recensées à travers les communes de la wilaya de Tizi Ouzou. Ce chiffre, qui contraste avec le boom de l'immobilier, est donné par les autorités officielles de la wilaya qui annonçaient des solutions pour l'année en cours. Certaines communes comme Tizi Ghennif, Draâ Ben Khedda et Sidi Naâmane sont les plus touchées. En effet, dans leur volonté de venir à bout du problème de l'habitat, les pouvoirs publics ont inscrit plus de 80.000 logements répartis sur une période allant de 2002 à 2013. Mais, jusqu'à la fin 2009, la moitié seulement a été livrée alors que l'autre est en chantier. Toutefois, cet ambitieux programme qui vise à éradiquer la crise du logement, est souvent confronté à des difficultés qui causent de grands retards. Tout d'abord, il faut noter que l'obstacle qui freine cet élan n'est rien d'autre que le manque de foncier. En effet, ce dernier demeure objet de litiges. Les constructions anarchiques ont défiguré la Nouvelle-Ville de Tizi Ouzou à tel point que le premier responsable de la wilaya a été obligé d'intervenir pour gérer tous les permis de construire. Il fallait arrêter le massacre, avaient jugé les spécialistes de l'urbanisme. Comme alternative, les autorités étaient dans l'obligation de trouver une assiette foncière conséquente pour accueillir ce vaste chantier. Le choix se fixera sur Oued Fali où une ville nouvelle avec toutes les infrastructures administratives sera érigée pour désengorger la ville des Genêts. En plus de cet obstacle, les services concernés ont été confrontés à d'autres difficultés liées plutôt au monde urbanistique de la région. En effet, des milliers de familles résident depuis l'Indépendance dans des habitations précaires. Ils recenseront quelque 4500 à travers les communes de la wilaya. Aussi, le manque de maîtrise de ce chapitre, dans le passé, a fait surgir un autre problème aux antipodes du discours ambiant. Ainsi, quelque 1122 logements sont encore squattés. Sur un autre registre, la morphologie sociologique des populations commence à se dresser devant ce projet. Les services concernés semblent faire fi de la situation qui prévaut dans les cités construites dans le cadre de l'habitat social. Une grande partie des familles rurales bénéficiaires préfèrent laisser les logements vacants et retourner dans les villages. Certaines personnes interrogées à cet effet, affirmaient que la structure familiale traditionnelle assurait mieux le cadre de vie. Elles déplorent la délinquance qui se propage dans ces cités. Comme solutions, les mêmes interlocuteurs affichent clairement leur préférence pour l'aide à l'autoconstruction afin de permettre à la famille de rester dans son milieu naturel. Par ailleurs, le dialogue avec les concernés a soulevé des difficultés administratives qui ont dissuadé les bénéficiaires des aides à l'autoconstruction. Jusqu'à présent, quelque 3600 désistements ont été signalés pour les mêmes raisons. Enfin, les spécialistes de l'urbanisme préconisent pour la réussite de cet ambitieux programme l'association de toutes les parties concernées telles que les sociologues, les paysagistes, les architectes et bien d'autres. Une cité ne doit pas être uniquement un endroit pour dormir.