Des milliers de logements restent inoccupés alors que des familles occupent des gîtes vétustes. Un nombre important de familles souffrent de la vétusté de leurs habitations. Les spécialistes de l'urbanisme le qualifient d'habitat précaire. Ces habitations dérisoires n'offrant aucune commodité digne d'un lieu de gîte familial, sont réparties dans toutes les communes. Cependant, malgré les conséquences souvent désastreuses pour les habitants, ces dernières n'ont pas réussi à capter l'intérêt des pouvoirs publics. Les programmes réservés à la résorption de l'habitat rural n'atteignent que 2% des budgets globaux de la politique du logement de la wilaya. D'un autre point de vue, le peu d'efforts consentis par les pouvoirs publics en vue de la maîtrise de la situation de ces habitations nuisibles sur tous les plans, font que d'autres obstacles d'un autre ordre sont rencontrés. En effet, l'Agence foncière de wilaya est confrontée au problème de non-paiement par les bénéficiaires de leur apport personnel. Ainsi, sur cette situation, la meilleure illustration est donnée à travers les chiffres. A cet effet, l'Agence foncière dispose d'un programme, tous segments confondus, équivalent à quelque 1883 logements. Tandis que pour le logement socio-participatif, le nombre de logements s'élève à 1750 unités, le logement promotionnel n'est que de l'ordre de 99 unités. Quant au parent pauvre de la politique de l'habitat, l'habitat précaire ne retient que 34 logements en cours de réalisation durant l'année 2008. Pis encore, pour l'année en cours, il n'est retenu au programme que 17 logements. D'un côté, dans la daïra de Ouaguenoun, les 17 logements retenus à Tamda dans le cadre de l'habitat rural butent sur les mêmes problèmes. Les services de l'Agence foncière de wilaya avancent comme obstacles, l'opposition du comité de village ce qui a induit à près d'une année de retard. Les travaux n'ont été relancés que bien plus tard. De l'autre, ce sont les 17 logements prévus dans la daïra d'Azeffoun qui n'arrivent pas à voir le jour. Les raisons invoquées sont les listes des bénéficiaires incomplètes ainsi que la défaillance des bénéficiaires dans le paiement de leur apport personnel. Ces chiffres informent, si besoin est, sur le manque d'études pointues pour déterminer les besoins réels de la population. Cette part maigre destinée à la résorption du logement précaire, reflète amplement la déconnexion existante entre la population et les services concernés malgré l'importance des budgets consentis par l'Etat. Un nombre d'interrogations demeure encore non élucidé. Pourtant, les spécialistes de l'urbanisme persistent et signent que des réponses, viendront les vraies solutions. L'une des plus importantes énigmes que ces derniers devront dénouer concerne, sans nul doute, le nombre impressionnant de logements squattés. Quelque 1200 logements sont occupés par des citoyens devant les regards impuissants des autorités. Quelque 841 décisions d'expulsion sont émises par la justice mais, elles demeurent non exécutées. Si le besoin est si pressant qu'il apparaît, pourquoi alors, la wilaya bat les records nationaux en logements inoccupés, En effet, Tizi Ouzou possède le plus faible taux d'occupation en Algérie avec 63% de logements vacants. Paradoxe! Les citoyens se plaignent de la précarité des habitations, les autorités du faible taux d'occupation et des oppositions des citoyens qui, en plus, ne paient pas leur apport personnel dans les programmes de réalisation des RHP.