Alors que Benbouzid convie les syndicats non grévistes à une réunion Aujourd'hui Le Cnapest et le cla dénoncent le “dialogue taiwan” La grève des enseignants du secondaire continue, en réponse à l'appel du ministère de l'éducation au dialogue avec l'intersyndicale afiliée à l'UGTA. Après avoir longtemps ignoré la grogne des enseignants, M. Benbouzid, ministre de l'éducation, vient de lancer une invitation pour aujourd'hui, à l'hôtel Sable d'Or de Zéralda, les enseignants du secondaire affiliés à la Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE), à l'Union nationale des personnels de l'enseignement (UNPE) et à l'Union nationale des personnels de l'enseignement et de la formation (Unpef), afin de débattre des problèmes socioprofessionnels. Le conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et le Conseil des lycées d'Alger (CLA) ont dénoncé, hier, cette tentative du ministère de désamorcer la crise. Ils ont qualifié l'initiative de Benbouzid de “dialogue taiwan”. Le Cnapest et le Cla estiment qu'ils sont les seuls représentants des enseignants. Le Cnapest appelle les enseignants à être vigilants. “Nous appelons tous les professeurs du secondaire, à travers le territoire national, à croire à la représentativité et à la légitimité des revendications du Cnapest et du Cla. Nous nous opposons à toute tentative de pseudo-dialogue avec le ministère, ces syndicats (UNPF, UNPE, FNTE) ne représentent pas les enseignants, ce sont des appareils de l'état”, a déclaré le représentant du Cnapest, lors d'une conférence de presse tenue, hier, au siège du CNES, à Alger. “Nous rejetons donc les résultats qui pourraient découler de tous les dialogues excluant les deux Conseils”, a-t-il ajouté lors du point de presse. M. Mériane a rappelé la situation dans laquelle se débattent les professeurs grévistes. “Chaque jour, les enseignants subissent des intimidations, des menaces et des suspensions par la direction de l'éducation. Ils sont touchés dans leur dignité par les agissements des pouvoirs publics”, a affirmé le conférencier. Après les arrêts punitifs, les intimidations et les procédures judiciaires, les PES se sont vu infliger d'autres sanctions dans le but de mettre fin à leur mouvement. Dans certaines wilayas, les protestataires ont été interdits d'accès à leur établissement par les agents de l'ordre. Selon M. Mériane, la justice s'est déclaré incompétente dans l'affaire opposant l'inspection académique aux enseignants grévistes dans les wilayas de Chlef, Annaba, Oran, Aïn Defla et Constantine, tandis qu'à la wilaya de Souk-Ahras, le verdict du juge était unique. Les professeurs grévistes de cette ville ont deux possibilités : reprendre le travail avant le 27 octobre ou payer une amende de 10 millions de centimes ! Au niveau d'Alger, le Cla a organisé un rassemblement, hier, au siège du CNES. Le représentant du Cla a déclaré que le ministère a procédé à de nouvelles suspensions. En effet, six enseignants affiliés au Conseil des lycées d'Alger ont été suspendus, hier. Ces derniers ont décidé d'entamer une procédure judiciaire contre l'Académie d'Alger. Par ailleurs, le Conseil des lycées d'Alger dénonce l'appel du ministère et déclare entamer une troisième semaine de grève. Rappelons, enfin, que le Cla organise demain un meeting, au siège du CNES, à Alger, où plusieurs personnalités seront invitées. N. A. Le mouvement prend de l'ampleur Le collectif des proviseurs de la wilaya de Béjaïa soutient le mouvement de contestation des enseignants du secondaire. Ces derniers rejettent le mépris affiché par le ministère de l'Education et refusent les injections de conjoncture : l'application de la réforme du système éducatif qui ne peut être viable qu'avec la diversité de pensée et une réelle prise en charge des problème socioprofessionnelles des enseignants. Par ailleurs, on note aussi la solidarité et le soutien de l'Union nationale des parents d'élèves de la wilaya d'Alger avec ce mouvement. Selon Salah Amer-Yahia, président du bureau provisoire de l'union, Djamila Khiar et Bachir Ben Delalou ont été exclus de cette association. N. A.