Selon des résultats basés sur le dépouillement de 66% des bulletins au niveau national, M.Maliki mène dans sept provinces alors que son rival, M.Allawi, est en tête dans cinq. La liste de Nouri al-Maliki devrait représenter la première force politique au Parlement irakien, selon des résultats partiels, mais devra batailler ferme pour maintenir son chef au poste de Premier ministre. Selon des résultats publiés après le dépouillement de 60% des bulletins de vote dans la province-clé de Baghdad, la liste de l'Alliance de l'Etat de droit (AED) de M.Maliki arrive en tête devant l'ancien chef de gouvernement laïque Iyad Allawi. Selon des résultats basés sur le dépouillement de 66% des bulletins au niveau national, M.Maliki mène dans sept provinces alors que son rival, M.Allawi, est en tête dans cinq. La commission électorale doit annoncer en soirée d'hier de nouveaux résultats après le dépouillement de 85% des bulletins, alors que les résultats complets ne sont pas attendus avant plusieurs jours encore. Cette annonce au compte-gouttes, en raison des procédures longues et fastidieuses de contrôle des résultats, a provoqué la colère des rivaux de M.Maliki qui ont crié aux fraudes. La commission électorale irakienne et la mission d'assistance de l'ONU ont écarté ces accusations, affirmant qu'aucune fraude de grande ampleur n'avait été enregistrée malgré le dépôt d'environ 2000 plaintes. Le Premier ministre sortant a fait un grand pas vers la victoire puisqu'il est en tête dans deux des provinces qui comportent le plus grand nombre de sièges, à savoir Baghdad (70) et Bassora (24). Il a réalisé un très bon score dans cinq autres provinces chiites du sud, lors d'un scrutin qui intervient à moins de six mois du retrait d'Irak des troupes de combat américaines et à moins de deux ans du désengagement total des Etats-Unis. Les électeurs semblent avoir préféré la continuité en votant pour le dirigeant qui se targue d'avoir rétabli la sécurité dans le pays dont il a pris les rênes au pire moment des violences communautaires. Mais une victoire de M.Maliki au nombre de sièges ne signifierait toutefois pas qu'il deviendra le futur Premier ministre. Avec une majorité absolue impossible à arracher pour une liste seule, il devra composer avec les autres groupes politiques pour former une coalition. Les listes concurrentes ne semblent pas prêtes à lui concéder le poste de Premier ministre et ont déjà entamé des discussions pour former le gouvernement sans lui. Selon la Constitution, le président de la République donne 30 jours au chef du bloc qui a remporté le plus de sièges dans la nouvelle assemblée pour former un gouvernement. S'il échoue, le président désigne un autre député qui a 15 jours pour présenter un cabinet. M.Allawi s'est lancé dans des tractations avec les deux grands partis kurdes, qui ont remporté les trois provinces de la région autonome du Kurdistan, ainsi que le Conseil suprême islamique en Irak (CSII), une composante de l'alliance religieuse chiite. Le Bloc irakien de M.Allawi, qui a joué pendant la campagne sur une image de rassembleur nationaliste transcendant les communautés, est en position de force dans ces négociations puisqu'il a remporté d'importantes victoires dans les régions sunnites ou à majorité sunnites. Il est ainsi en tête à Salaheddine, Diyala, Ninive, cette dernière étant la deuxième province la plus importante en nombre de sièges (34). Dans l'Anbar, un ancien fief de l'insurrection sunnite rallié à la lutte contre Al Qaîda, il fait quasiment cavalier seul, loin devant ses concurrents. Mais le camp de Nouri al-Maliki n'a pas l'intention d'abandonner son poste facilement et fort de son score, estime qu'il s'agit d'une «revendication constitutionnelle, populaire et nationale».