Les résultats complets ne seront pas toutefois annoncés avant le 18 mars au plus tôt, une attente qui a généré spéculations et accusations de fraude de la part des partis rivaux de M.Maliki. Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a pris une large avance dans la course aux législatives et renforcé ses chances de se maintenir à son poste après un scrutin crucial pour l'avenir du pays. Son principal adversaire, l'ex-Premier ministre laïc, Iyad Allawi - qui désormais mène selon des résultats encore partiels dans cinq provinces - a créé la surprise dans la région pétrolière disputée de Kirkouk (nord) où il devance l'alliance des deux partis traditionnels du Kurdistan. Au total, l'Alliance de l'Etat de Droit (AED) de M.Maliki est en tête dans sept provinces, toutes chiites ou à majorité chiites. Il semble surtout avoir remporté deux des gros prix du scrutin qui sont Baghdad et Bassora, où le réservoir de sièges est de 94 sur les 325 à pourvoir dans le nouveau Parlement. A Bassora, il a écrasé ses adversaires chiites de l'Alliance nationale irakienne (ANI), composée de partis religieux, avec près de 100 000 voix d'avance, après le dépouillement de 63% des bulletins de vote. La coalition religieuse est elle en tête dans trois provinces mais a été relégué à la seconde place dans les villes saintes chiites de Najaf et Kerbala par M.Maliki. Le détail des résultats de l'ANI montre également que le mouvement du chef radical Moqtada Sadr, une de ses composantes, a assis sa popularité dans le sud chiite alors que son allié, le Conseil suprême islamique en Irak (CSII), proche de l'Iran, a perdu beaucoup de terrain. Le Bloc Irakien de M.Allawi a pour l'heure réalisé un bon score et mène dans les régions sunnites et majoritairement sunnites de Salaheddine, Diyala, Ninive (deuxième plus importante province en nombre de sièges) et Al-Anbar. Dans cette dernière province, un ancien fief de l'insurrection sunnite rallié à la lutte contre Al Qaîda, il fait quasiment cavalier seul, loin devant l'actuel ministre de l'Intérieur Jawad Bolani. Les résultats complets ne seront pas toutefois annoncés avant le 18 mars au plus tôt, une attente qui a généré spéculations et accusations de fraude de la part des partis rivaux de M.Maliki. Ce scrutin intervient moins de six mois avant le retrait d'Irak des troupes de combat américaines, un prélude au désengagement total des Etats-Unis d'ici la fin 2011. Pour la première fois dimanche, M.Maliki a directement répondu aux accusations de fraudes. «Les plaintes présentées à la commission électorale sont vérifiées et si besoin transmises aux juges mais elles sont faibles et ne modifieront pas les résultats», a-t-il dit. Le président de la commission électorale irakienne, Faraj al-Haidari, a indiqué que le nombre de plaintes, qui s'élève à environ 2000, était en baisse de 54% comparé aux dernières élections provinciales de janvier 2009. Avec son avance confortable, M.Maliki devrait sortir vainqueur du scrutin à moins d'une grande surprise à Baghdad où seul 18% des bulletins ont été dépouillés - et gagner son pari de briser la sacro-sainte alliance chiite. Une victoire de M.Maliki au nombre de sièges ne signifierait toutefois pas qu'il deviendra le futur Premier ministre car, la majorité absolue étant impossible à arracher pour une liste seule, il devra négocier avec les autres groupes politiques. Au Kurdistan, l'Alliance entre l'Union patriotique du Kurdistan (UPK) du président irakien Jalal Talabani et le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) de Massoud Barzani, président de la région autonome semble très bien résister au défi posé par la nouvelle liste Goran («Changement»). La liste Kurdistania devance ses adversaires dans les trois provinces du Kurdistan. A Souleimaniyeh, elle est toutefois au coude à coude avec les dissidents de Goran.