Demain, toute la famille FLN se réunira au complexe sportif Mohamed-Boudiaf à Alger, pour repenser son avenir. Le destin est un grand metteur en scène. Près d'un demi- siècle après la signature des Accords d'Evian par Krim Belkacem, le FLN tient son congrès, le neuvième de toute son histoire, un 19 mars. Cette charge symbolique explique tout l'engagement de la génération actuelle aux commandes de ce parti pour aller à la conquête de nouveaux acquis. C'est dire que le FLN est rattrapé en ce jour de l'année 2010 par cette date historique. Demain, toute la famille FLN se réunira au complexe sportif Mohamed-Boudiaf à Alger, pour repenser son avenir. Un rendez-vous qui se veut inédit dans le parcours de l'ex- parti unique. Etant toujours à l'avant-garde, le FLN saisit cette occasion pour redorer le blason et démontrer son poids dans les rapports de force après une crise qui l'a secoué. C'est le message que tente de transmettre la direction du parti pour répondre à ceux qui veulent mettre le parti au musée. Le choix du slogan illustre parfaitement la pensée du parti: «Un parti dirigeant dans un pays leader.» Ainsi, la dimension de ce congrès le confirme. On annonce plus de 6000 participants dont plus de 700 femmes et de 500 jeunes. De nombreuses personnalités politiques et des anciens chefs d'Etat seront présents. Le président de la République y assistera-t-il? Dans les coulisses du parti, la présence du Président Bouteflika en sa qualité de président d'honneur du parti est très attendue. «Sa présence va donner plus de force et d'importance pour le congrès», confie un membre de la direction. «Le statut stipule que l'ouverture du congrès soit présidée par le président ou par le secrétaire général», affirme le même responsable. Ce qui est sûr est que la direction a pris toutes ses précautions pour accueillir son chef. De plus, plusieurs délégations étrangères vont prendre part au congrès. Les médias seront également en force. Plus de 150 journalistes dont des étrangers vont assurer la couverture médiatique du congrès. Si le FLN s'est investi à fond, c'est pour montrer à l'opinion publique et internationale qu'il se porte bien. Tout l'enjeu est là. L'événement de demain marquera la rupture définitive avec l'étape d'une crise qui a failli l'emporter. «Nous allons en finir avec l'étape de transition, héritée de la crise de 2004», a exprimé le porte-parole du parti, Saïd Bouhadja, le sourire en coin. Selon lui, ce congrès sera celui de la réconciliation. «Nous avons invité tous les cadres du parti dont des anciens responsables pour contribuer aux travaux du congrès», a-t-il encore ajouté en précisant que le temps a donné raison au parti. «Nous allons au congrès avec des propositions soutenues à l'unanimité», a-t-il indiqué en balayant toutes les rumeurs sur la guerre des clans. Selon lui, le secrétaire général de l'instance exécutive a réussi à dissiper tous les malentendus. Pour preuve, il rappelle que les militants ont soutenu, lors des congrès régionaux, M.Belkhadem pour un nouveau mandat. Les militants ont même invité le Président Bouteflika à présider le parti. Des recommandations qui ont été prises en considération dans le nouveau règlement du parti. Dans ce nouveau statut, l'appellation président d'honneur a été modifiée. Le nouveau règlement élargit davantage les prérogatives du secrétaire général et définit clairement celles du président du parti. Ce congrès va façonner toutes les questions concernant la nouvelle démarche du parti. Neuf commissions vont statuer sur le statut du parti, la candidature, la référence à Novembre, le programme et les relations extérieures. Parmi les nouveautés, figure le changement de l'appellation des structures du parti. Afin de mieux alléger ses instances, le parti adoptera l'ancien modèle, à savoir «comité central» et «bureau politique». Le congrès va donner donc une autre configuration à l'architecture du parti avec de nouvelles têtes. La place des femmes et des jeunes sera renforcée dans les instances du parti. Le comité central comptera entre 250 à 300 membres et le quota réservé aux femmes et aux jeunes n'est pas très consistant.