Le Premier ministre britannique Gordon Brown a reconnu hier avoir donné des indications erronées sur le budget de la Défense lors de sa déposition devant la commission d'enquête sur l'Irak, un aveu saisi par l'opposition à quelques semaines des législatives. En témoignant devant la commission Chilcot le 5 mars, M.Brown, qui fut ministre des Finances de Tony Blair de 1997 à 2007, avait affirmé avoir répondu à toutes les demandes d'argent de l'armée en vue de la guerre de 2003, assurant que le budget de la Défense avait augmenté chaque année en termes réels sous le Labour. Hier, lors de la séance hebdomadaire des questions au Premier ministre à la chambre des Communes, M.Brown est revenu sur ces déclarations. «En raison des fluctuations opérationnelles dans la façon dont l'argent est dépensé, les dépenses ont augmenté chaque année en valeur courante, et en termes réels, elles ont progressé de 12%» depuis l'arrivée du Labour au pouvoir en 1997, a-t-il déclaré aux députés. «Mais je reconnais que pendant une ou deux années, les dépenses en matière de défense n'ont pas augmenté en termes réels», a-t-il ajouté, précisant qu'il écrirait à la commission d'enquête pour rectifier sa déposition. Dès le lendemain de son audition, l'amiral Lord Boyce, chef des forces armées au moment de l'invasion de l'Irak en 2003, avait accusé M.Brown d'avoir «manqué de sincérité» et de «dissimuler des choses». Le chef de l'opposition conservatrice David Cameron, principal rival de M.Brown lors des prochaines élections attendues début mai, a immédiatement réagi aux propos du Premier ministre. «En trois ans de questions au Premier ministre (aux Communes), je ne crois pas l'avoir jamais entendu faire une correction ou se rétracter», a-t-il jubilé. Les Conservateurs ont vu ces derniers mois leur avance sur le Labour se réduire à moins de dix points dans les sondages, relançant le spectre d'un Parlement sans majorité absolue à l'issue des législatives.