L'absence de grandes figures du cinéma algérien est due aux autres engagements pris par les concernés. C'est avec l'esprit du devoir accompli que M.Assad Si El Hachemi a fait son apparition, hier, devant les journalistes, à l'occasion d'une conférence de presse ayant pour objet l'établissement du bilan de la 10e édition du Festival du film amazigh. Le premier responsable du festival a expliqué que l'absence de certaines grandes figures du cinéma algérien et celles du petit écran n'est pas due au fait d'avoir décliné l'invitation mais elle est liée à d'autres engagements pris par les concernés. Que les stars du festival aient été, dans leur grande majorité, des chanteurs et des poètes de la vieille génération, cela s'explique par le souci que ces derniers méritaient qu'un hommage leur soit rendu afin que les personnes de la nouvelle génération les découvrent, a expliqué Assad. Pour sa part, M.El Hadi Ould Ali a estimé qu'il s'agit là d'un faux débat. Pour lui, dans un festival de cinéma, c'est tout à fait normal qu'il y ait une présence dominante des chanteurs et des comédiens. Le même responsable a informé les journalistes que les chanteurs d'expression kabyle qui attirent le plus les jeunes d'aujourd'hui, à l'instar de Mohamed Allaoua, Mourad Guerbas, Makhlouf, Saïd Youcef, Moumouh et autres, n'ont pu être invités, car ils sont actuellement tous installés en France. A un journaliste qui a exprimé son étonnement que dans un festival du film amazigh, les deux langues les plus utilisées sont l'arabe et le français, le commissaire du festival a répondu que la manifestation qu'il préside plaide pour la cohabitation des langues. Pour rappel, lors de la cérémonie de clôture, les deux animateurs intervenaient à tour de rôle en arabe et en français. Ce qui a suscité la révolte de certains présents qui ont clamé l'utilisation de tamazight dans une ville où on ne parle majoritairement que cette langue et dans une activité dédiée à la langue amazighe. Cette attitude consistant à réduire la langue amazighe à uniquement un slogan générique se contredit avec l'intervention de Slimane Hachi, représentant du ministère de la Culture qui a pourtant insisté sur le fait que ce festival est encouragé par l'Etat parce qu'il contribue de façon importante à la concrétisation sur le terrain de la constitutionnalisation de la langue amazighe comme langue nationale au même titre que la langue arabe. Ces clarifications faites, le commissaire du festival a réfuté, de façon explicite, l'existence d'une quelconque désorganisation tout au long des six jours qu'aura duré le festival. A un confrère qui déplorait cette faille, l'orateur a indiqué que les activités se sont déroulées dans d'excellentes conditions. «Pour sa première édition à Tizi Ouzou, le festival a tenu toutes ses promesses. La 11e édition s'annonce, d'ores et déjà, sous de bons auspices. L'équipe du festival retient de prime abord l'engouement du public. La population de Tizi Ouzou a tout simplement été fabuleuse. Une mention spéciale est donc à décerner à ce merveilleux public, qui a suivi en force, et le plus souvent en famille, toute la manifestation dans ses différentes activités.» Une bonne nouvelle a été annoncée aux cinéphiles et cinéastes, à l'occasion de cette rencontre avec les journalistes. Il s'agit de la réouverture, après restauration, de deux salles de cinéma: des salles de cinéma Matoub-Lounès de Aïn El Hammam et de Draâ El Mizan.