La police de Dubaï accuse le Mossad, le service de renseignement extérieur israélien, de l'assassinat de Mahmoud al-Mabhouh, retrouvé mort le 20 janvier dans un hôtel de l'Emirat. Le gouvernement britannique va expulser un diplomate israélien par mesure de rétorsion après l'utilisation de vrais-faux passeports britanniques dans l'assassinat en janvier d'un cadre du Hamas à Dubaï, ont indiqué hier la BBC et Sky News. Interrogé, le ministère britannique des Affaires étrangères a refusé de commenter ces affirmations, indiquant simplement que le chef de la diplomatie, David Miliband, devait prononcer une déclaration devant la Chambre des communes ce mardi (hier) à 15h30 (GMT et locales) sur le rapport d'enquête diligentée sur cette affaire. La police de Dubaï accuse le Mossad, le service de renseignement extérieur israélien, de l'assassinat de Mahmoud al-Mabhouh, retrouvé mort le 20 janvier dans un hôtel de l'Emirat. Une liste de 26 porteurs de vrais-faux passeports occidentaux a été publiée par la police de Dubaï, dont douze britanniques, et Interpol a lancé 27 avis de recherche concernant des ressortissants britanniques, australiens, irlandais, français ainsi qu'un Allemand. La police de Dubaï a accusé Israël de «falsification à grande échelle» de passeports de ressortissants occidentaux. Selon les médias britanniques, l'ambassadeur d'Israël à Londres, Ron Prosor, a été convoqué lundi afin de se voir communiquer les résultats de l'enquête. Interrogée, l'ambassade israélienne à Londres a refusé de commenter ces affirmations. Le rapport pointe clairement du doigt le Mossad pour avoir utilisé des passeports britanniques, écrit le Daily Telegraph hier. Les documents de ressortissants britanniques auraient été copiés lors de leur entrée en Israël, selon le quotidien. Mais, ajoute le journal, les preuves sont insuffisantes pour accuser les services secrets israéliens d'être responsables de l'assassinat du cadre du Hamas. Les responsables israéliens affirment quant à eux que rien ne prouve l'implication de leurs services secrets dans l'assassinat. Londres avait réagi avec vigueur après avoir découvert que des passeports de certains de ses ressortissants avaient été utilisés à leur insu. Le chef de la diplomatie britannique avait, fin février, dénoncé «l'utilisation frauduleuse» des passeports, faisant part de sa «profonde préoccupation». David Miliband avait alors promis d'aller «jusqu'au fond des choses» dans l'enquête, et demandé la coopération d'Israël «au plus haut niveau». M.Miliband s'était cependant refusé à pointer du doigt directement Israël, tout en adressant une mise en garde à l'Etat hébreu. «Il est important de dire qu'Israël, d'une certaine manière plus que tous les autres pays, a le plus à gagner d'un Moyen-Orient fonctionnant sur la base des règles de l'Etat de droit», avait-il ajouté. Si elle est confirmée, l'expulsion du diplomate serait un nouvel accroc dans les relations tendues entre Israël et Londres. L'ambassadeur d'Israël à Londres avait déjà été convoqué le mois dernier au sujet de l'affaire des passeports. Le Premier ministre britannique Gordon Brown avait la semaine dernière exprimé sa «sérieuse préoccupation» après l'annonce de la construction de nouveaux logements à Jérusalem-Est occupée. Et en décembre, l'ex-chef de la diplomatie israélienne Tzipi Livni avait annulé une visite prévue à Londres, de crainte d'être arrêtée après qu'une cour britannique eut émis un mandat d'arrêt à son encontre, basé sur une plainte de militants palestiniens critiquant le rôle de la ministre durant l'offensive sur Ghaza fin 2008.