Israël n'est prêt à aucune concession. Ainsi, Benjamin Netanyahu, qui est resté sourd aux critiques américaines sur le développement des implantations juives à El Qods-Est, a affirmé lundi que "Jérusalem n'est pas une colonie. Le Premier ministre israélien, qui entame une visite de trois jours à Washington, s'adressait au puissant groupe de pression pro-israélien AIPAC devant lequel la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait pris la parole quelques heures plus tôt. Les nouvelles constructions à Jérusalem-Est et en Cisjordanie "mettent en péril" la reprise du processus de paix israélo-palestinien avait-elle déclaré avant un tête-à-tête discret avec le chef du gouvernement. Tous les gouvernements israéliens, a rappelé le Premier ministre, ont construit dans les "quartiers juifs" de la partie orientale de la ville sainte depuis sa conquête en 1967. L'annonce, le 9 mars en pleine visite du vice-président américain Joe Biden, de la construction de 1.600 logements dans la colonie juive de Ramat Shlomo, un secteur proche de Jérusalem-Est, a fait capoter la reprise de pourparlers indirects auxquels les Palestiniens venaient juste de donner leur aval. Hillary Clinton, qui a jugé la décision "insultante", a invité lundi Benjamin Netanyahu à en dire un peu plus sur les mesures de confiance dont il a parlé depuis pour apaiser Américains et Palestiniens. Le chef du gouvernement s'est exécuté, disent les deux parties, mais rien n'a filtré. Netanyahu a en outre assuré que les 1.600 logements de Ramat Shlomo ne verraient pas le jour avant trois ans. La secrétaire d'État américaine a joué la fermeté lundi, au premier jour de la visite à Washington de Benyamin Netanyahou. "Une avancée vers la paix exige que toutes les parties, y compris Israël, fassent des choix difficiles mais nécessaires", a lancé la chefe de la diplomatie américaine au Premier ministre israélien. Sur un autre registre, le gouvernement britannique va expulser un diplomate israélien par mesure de rétorsion après l'utilisation de vrais-faux passeports britanniques, dans le cadre de l'assassinat en janvier d'un cadre du Hamas à Dubaï, ont indiqué mardi la BBC et Sky News. Interrogé, le ministère britannique des affaires étrangères a refusé de commenter ces affirmations, indiquant simplement que le chef de la diplomatie, David Miliband, devait prononcer une déclaration devant la Chambre des communes sur le rapport d'enquête diligentée dans cette affaire. La police de Dubaï accuse le Mossad, le service de renseignement extérieur israélien, de l'assassinat de Mahmoud al-Mabhouh. Une liste de 26 porteurs de vrais-faux passeports occidentaux a été publiée par la police de Dubaï dans le cadre de cette affaire, dont douze Britanniques, et Interpol a lancé 27 avis de recherche concernant notamment des ressortissants britanniques, australiens, irlandais et français. La police de Dubaï a accusé Israël de 'falsification à grande échelle' de passeports de ressortissants occidentaux, affirmant avoir découvert de nouveaux documents de voyage 'manipulés'.