La majorité des écoles, hôpitaux, salles de sports, sociétés, APC construits en Algérie avant et même après 1990 ont été bâtis avec des matériaux contenant de l'amiante. L'urgence de l'éradication en Algérie des déchets toxiques non recyclables s'impose pour protéger l'environnement mais aussi la santé des citoyens. Parmi les déchets ciblés par l'opération, figure l'amiante. «Il n y a aucun remède pour un cancer dû à l'amiante sachant que dans un gramme d'amiante, il y a un million de fibres cancérigènes», souligne à L'Expression, M.Amine Bada, responsable du désamiantage au niveau de la société de droit algérien Isotec, Algérie. L'opération de désamiantage au niveau de nos différentes structures est plus que nécessaire. A ce titre, l'interlocuteur n'a pas manqué de saluer, au passage, les efforts déployés par les départements ministériels de l'environnement et de l'énergie pour l'enlèvement et le confinement de l'amiante jusqu'à sa destruction. Dans cette optique, il convient de relever que ces deux institutions rencontrent beaucoup de difficultés dans leur mission de destruction de cette matière cancérigène «car en Algérie, il n'existe aucun centre d'enfouissement ou d'inertage d'amiante», affirme-t-il. «Ainsi, on est obligé d'exporter ces déchets toxiques pour les détruire à l'étranger, généralement, en France», a précisé M.Bada. Selon ce responsable, les plus importants sites d'amiante sont «les quatre unités de fabrication d'amiante fermées sur ordre du ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme Chérif Rahmani, à savoir les cimenteries de Gué de Constantine, Zehana, Meftah et Bordj Bou Arréridj». Sous couvert de l'anonymat, une source proche de la même société, estime «qu'il y a d'autres sites qui ne sont pas encore désamiantés, entre autres, les centres de formation professionnelle à travers le pays et dont le nombre s'élève à 300. Il s'y ajoute les 6000 chalets installés dans la wilaya de Chlef suite au séisme de 1980». Notre source n'en finit pas de détecter les points noirs abritant l'amiante dans nos infrastructures et relève que «la majorité des écoles, hôpitaux, salles de sport, sociétés, Assemblées populaires communales (APC), construits en Algérie avant et même après 1990 ont été bâtis avec des matériaux pourvus l'amiante». Sur un autre registre, notre source souhaite former plus de personnel afin de procéder à toutes les opérations de désamiantage «au lieu d'avoir recours à des sociétés étrangères». Pis encore, la même source a fait savoir «que l'on rencontre des difficultés avec des concurrents qui ne sont pas certifiés ni même formés en désamiantage. Autrement dit, des sociétés étrangères qui prennent des marchés algériens et sous-traitent avec de la main d'oeuvre locale sans formation». Aussi, il y a lieu de rappeler que le responsable du département environnement a souligné l'importance de réduire les émanations toxiques des usines en exigeant des entreprises de production en Algérie le «respect les normes internationales en vigueur pour la protection de la santé des citoyens, tout en réalisant la performance économique». La première apparition des produits en amiante-ciment en Algérie remonte à 1950 à la suite de la mise en service de l'usine de Gué de Constantine. La fabrication de produits à base d'amiante, constitue, depuis plusieurs années, un problème pour la santé des citoyens et les ressources naturelles (l'eau, le sol, l'air et la nature). Les unités d'amiante-ciment ne maîtrisent pas ces produits dont la dangerosité sur la nature et la santé du citoyen est avérée. D'où la nécessité de les éliminer définitivement. Depuis le 21 novembre 1998, le Conseil de gouvernement a retenu l'option de «l'utilisation sécuritaire de l'amiante» avec la perspective de son interdiction totale à long terme.