Toute initiative isolée ne pourra avoir l'impact escompté pour endiguer l'instabilité qui se fait de plus en plus ressentir. L'instabilité dans la région de la bande du Sahel est due à l'absence totale d'une stratégie de lutte pour contrecarrer l'action subversive. L'action terroriste dans cette région sensible a trouvé des relais en raison du climat d'insécurité instauré par les réseaux de trafic d'armes et les narcotrafiquants. A ces facteurs s'ajoutent les crises politiques et diplomatiques au sein des Etats concernés par la bande du Sahel. Ces éléments de discorde ont favorisé l'implantation du terrorisme dans la région menaçant, par ricochet, plusieurs pays du Nord-africain. En réalité, la branche d'Al Qaîda au Maghreb islamique est devenue une vraie menace pour l'ensemble du continent africain. L'Algérie qui a longtemps souffert du phénomène ne pouvait rester à l'écart de ce qui se passe actuellement à ses frontières. Surtout que la mouvance islamiste djihadiste ne manque pas de soumettre son offre de service et de sous-traitance directement à Al Qaîda, dont les tentacules ne se limitent plus à ce qu'ils appellent le djihad islamiste ou kidnapping, mais au grand trafic. Avec l'instabilité politique et la présence de groupes armés de différentes obédiences au Tchad, au Mali, au Niger et maintenant en Mauritanie, c'est l'ensemble de la région du Sahel qui se retrouve dans la gueule du «loup». Un fait très important que l'Algérie vient de soulever à l'opinion publique nationale et internationale. Consciente de la gravité de la situation, notamment avec l'extension des activités criminelles, l'Algérie a, a priori, décidé de reprendre sa position de leader dans la région en matière de la lutte antiterroriste. Pour preuve, l'Algérie a abrité une réunion des hautes instances militaire en août 2009 à Tamanrasset, et une rencontre des ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays du Sahel. Tandis qu'une prochaine rencontre est programmée, selon le ministère de l'Intérieur. Ces rencontres d'évaluation ont pour objectif de réduire la capacité de nuisance des réseaux terroristes et leurs ramifications, notamment après avoir récolté de fortes rançons ces dernières années grâce aux dernières opérations de kidnappings de ressortissants européens dont quatre sont toujours détenus par les ravisseurs de la nébuleuse au nord du Mali. L'Algérie a toujours dénoncé la thèse d'actes isolés, comme le prétendait au début le gouvernement malien. Les enlèvements sont dix fois plus rentables que le trafic de drogue ou des armes dont le bénéfice est partagé entre plusieurs parties intermédiaires, contrairement aux rançons qui vont directement dans les caisses d'Al Qaîda. Après les derniers événements du Mali et la libération de quatre terroristes et le versement d'une rançon, dont le montant n'a pas été rendu public en échange de Pierre Camatte, l'otage français, l'Algérie a appelé à l'organisation d'une Conférence internationale sur le phénomène du terrorisme sous l'égide de l'ONU, qui traitera de l'ensemble des aspects qui lui sont liés, ses causes et ses véritables motivations. Par cette décision, l'Algérie exige le respect de la convention de la lutte antiterroriste des Nations unies tout en s'opposant à toute opération de pourparlers et chantage des terroristes. Pour réussir cette entreprise, l'Algérie n'hésiterait pas à rapprocher les points de vue entre les Touareg et Bamako, et même à être un intermédiaire entre la Mauritanie et le Mali. Le fruit d'un tel travail ne va pas tarder à voir le jour. Son expérience incontestable, plaide en sa faveur.