Un bref séjour du directeur général adjoint du FBI a suffi pour baliser les termes de la coopération avec les Etats-Unis. John S. Pistole, directeur adjoint du Bureau fédéral d'investigation (FBI) américain s'est entretenu la semaine dernière avec des responsables algériens. Ceux de la Gendarmerie nationale et la Direction générale de la Sûreté nationale sont cités explicitement dans le communiqué de l'ambassade des Etats-Unis à Alger. Officiellement, le but de la rencontre était de discuter, selon la formule diplomatique, des questions d'intérêt commun. Il s'agissait aussi de s'entendre sur les moyens de renforcer davantage les efforts communs dans la lutte collective contre la criminalité. La lutte contre le terrorisme étant la priorité des préoccupations nécessitant d'unir les efforts des deux pays. D'ailleurs, M.Pistole a remercié le gouvernement algérien pour sa coopération. Le FBI se dit réjoui de pouvoir continuer à collaborer avec ses homologues algériens pour traiter les problèmes de criminalité transnationale affectant les Etats-Unis et l'Algérie. On ne connaît pas la version officielle de l'Algérie concernant ces entretiens comme on ne sait pas si lors de ces discussions, il y a eu des débats sur d'autres sujets. La visite d'un haut responsable de la sécurité intérieure des Etats-Unis n'est jamais banale. En outre, le passage du directeur adjoint du FBI intervient dans un contexte marqué par des tensions entre les deux pays. Avant cette visite, il y a eu les protestations d'Alger concernant l'inscription du pays sur une liste noire sous prétexte que les nationaux constituent une menace pour la sécurité des transports aériens. La France en a fait de même. La demande algérienne consiste à rayer le pays de cette liste. Le responsable américain s'est également déplacé à Alger quelques jours après la tenue dans la même capitale, d'une rencontre sur la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel. Les Américains ont exprimé leur soutien à cette initiative à l'instar d'autres capitales occidentales comme Paris et Londres. L'intérêt des Etats-Unis d'Amérique pour les questions de sécurité en Algérie et dans la région n'est pas nouveau. D'autres responsables civils et militaires se sont déplacés à Alger pour discuter de ce dossier, à l'instar du commandant des forces de l'Africom. L'enjeu étant la surveillance de la région du Sahel et de l'Afrique du Nord, étant entendu que cette région est considérée comme l'un des fiefs d'Al Qaîda. Le risque est que des intérêts américains puissent être ciblés par des attentats. Les ressortissants américains, touristes et professionnels, sont aussi exposés à des risques de kidnappings et de demande de rançon. Sans omettre la nécessité de sécuriser la région pour des besoins économiques car il n'est jamais bon d'opérer des investissements dans des zones où sévissent des troubles. Un sommet sur la lutte contre le terrorisme est en train de se préparer et doit se tenir dans un pays du Sahel. Auparavant, les autorités en charge de la sécurité doivent se revoir à Alger. Les Etats-Unis ne seraient pas mécontents de prodiguer quelques conseils à leurs homologues africains. Ils seraient également reconnaissants si ces pays acceptent d'échanger des informations pour prévenir les actes terroristes. L'homme arrêté dans le cadre de l'affaire liée à la tentative d'attentat terroriste contre un avion américain à la veille de Nöel était un Nigérian. Et des enlèvements de ressortissants occidentaux sont légion en Afrique et les Etats-Unis ne veulent pas la reproduction de tels actes. Même si un citoyen de leur plus cher allié, Israël, vient juste d'être enlevé dans la région. Cette personne serait portée disparue depuis plusieurs jours dans le désert algérien. L'homme était détenteur d'un passeport européen, probablement espagnol, ce qui lui permettait de circuler facilement entre les pays d'Afrique du Nord et du Sahel qui n'entretiennent pas des relations avec Israël.