La création d'une entreprise pour gérer les complexes d'abattage est imminente. Le prix de la viande rouge diffère d'une région à l'autre. Cette question d'actualité constitue un sujet de préoccupation pour l'ensemble de la filière. Alors qu'un kilo de viande ovine coûte 540 DA à Djelfa, voire 350 DA pour la viande de brebis, et 600 DA à M'sila, il est écoulé à plus de 830 DA à Alger et les wilayas limitrophes. Qu'en est-il réellement? La filière de la viande rouge est très désorganisée. Cette hausse des prix n'est pas due à l'insuffisance de la production nationale car «elle est très importante», a affirmé le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa à l'occasion de sa visite de travail et d'inspection effectuée le week-end dernier dans la wilaya de M'sila. «La filière s'est énormément désorganisée», estime le ministre. «D'ailleurs, une décision importante consistant en la création de complexes d'abattage sera prise incessamment», poursuit le premier responsable du département de l'agriculture. «Ce qui se passe dans la filière relève d'un vrai problème qui interpelle tous les acteurs intervenant dans ce domaine. Il faut absolument réduire le circuit entre l'éleveur et le consommateur. Le moment est venu aussi pour qu' éleveur et consommateur s'organisent. La réorganisation de cette activité passe par celle du marché de bestiaux et les abattoirs», dit-il. Toutefois, le recours à l'importation n'est pas écarté parM..Benaïssa. «Si cela va apporter un plus et pousser les gens à s'organiser, l'importation sera autorisée», a souligné le ministre. Cependant, soutient-il encore, «l'importation ne constitue qu'un apport et une intervention conjoncturelle pour casser la spéculation». Concernant la problématique relative aux 6 millions de tonnes de blé dur en surstock à l'Oaic, le ministre a fait savoir que «la réaction des opérateurs privés parmi les minotiers et transformateurs est positive» puisqu'ils vont acheter cette marchandise. En rappelant que son département fera le point de cette situation à la fin du mois en cours, le ministre a relevé que «certains opérateurs se sont déjà exprimés en proposant de prendre possession de leur quota mensuel comme prévu». En évaluant la politique du renouveau rural qui est à sa deuxième phase, le hôte de la wilaya de M'sila explique que «le renouveau rural est un projet à plusieurs dimensions. C'est fastidieux mais on sent qu'il y a des grains qui ont déjà germé et nos sorties sur le terrain ont montré qu'il y avait quelque chose qui a évolué». «Même si l'on est conscient des difficultés, on voit qu'une dynamique s'est enclenchée et que les projets sont concrétisés, même s'ils ne sont pas de l'ampleur qu'on souhaite», a ajouté M.Benaïssa. Dans ce contexte, il est constaté que des centaines, voire des milliers, de familles de M'sila ont fui leurs douars et leurs maisons durant la tragédie nationale. En effet, un spectacle de désolation dû à l'exode est perceptible un peu partout, notamment à travers les communes de Magra et Souamaa. Des centaines de demeures traditionnelles construites en pisé sont abandonnées à l'usure et à la dévastation du temps. En évoquant le retour de ces familles, M.Benaïssa a indiqué que «l'appui et l'accompagnement du gouvernement s'adressent aussi bien à la frange de la population rurale qu'aux citadins, autrement dit, les populations éloignées par l'exode». Il ressort également de la tournée à travers plusieurs exploitations et des champs maraîchers que la wilaya de M'sila à vocation agro-pastorale, rencontre des problèmes de commercialisation de sa production abondante en carottes, abricot, salade et miel de très haute qualité. Les statistiques présentées au ministre montrent que 320.000 quintaux de carotte, 210.000 quintaux d'abricot et 8,6 millions de litres de lait y sont produits. Là aussi le ministre a insisté sur l'intérêt à accorder au suivi technique des cultivateurs de semence de blé et d'orge. Souvent, les agriculteurs locaux reçoivent des variétés de semences plus adaptées aux régions du nord du pays qu'à la wilaya de M'sila, dominée par un climat chaud et où une irrigation intensive est pratiquée, a remarqué M.Benaïssa.