Le prix de la viande rouge dans les wilayas du nord donne toujours le tournis. Alors qu'un kilo de viande ovine coûte 500 DA à Djelfa, voire 350 DA pour la viande de brebis, et 600 DA à M'sila, il est écoulé à plus de 830 DA à Alger dans et les wilayas limitrophes. La spéculation règne sur le marché de la viande rouge en Algérie. La filière est plus que désorganisée. C'est le moins que l'on puisse dire. Et pour corriger justement les dysfonctionnements relevés à tous les niveaux, les pouvoirs publics ont décidé de remettre de l'ordre dans cette filière. Ainsi, la Société de Gestion des Participations (SGP) des Productions animales (Proda) et celle du développement agricole (SGDA) vont faire leur mue. Le ministère de l'Agriculture a décidé de les réorganiser pour rendre leur action plus efficiente. La SGP Proda va donc créer prochainement une nouvelle entreprise chargée de la gestion des activités de la filière des viandes rouges. C'est ce qu'a fait savoir le ministère de l'Agriculture et de Développement rural dans un communiqué rendu public. La création de cette entreprise vient en application de la décision du Conseil des Participations de l'Etat (CPE), qui s'est réuni mi-mars dernier et avalisé le dispositif portant sur le redéploiement des entreprises et autres entités relevant des portefeuilles de la SGP Proda et de la Société de développement agricole (SGP SGDA), explique-t-on. Ainsi, Quatre centres d'élevage relevant d'entreprises du portefeuille de cette société seront rattachés à cette nouvelle entité dont la mission principale est de développer les capacités publiques en matière de production, de stockage et de régulation du marché des viandes rouges, une filière classée stratégique par l'Etat, ajoute la même source. Proda se chargera également de la construction et la gestion de trois abattoirs modernes, qui seront implantés dans les wilayas d'El Bayadh, Djelfa et Oum El Bouaghi. La SGP Proda va développer au niveau de ces abattoirs, des techniques modernes et des normes avancées d'hygiène, de sorte à pouvoir commercialiser les viandes rouges conditionnées au niveau des centres urbains et mettra en place des capacités de stockage en froid en vue de concourir efficacement à la régulation du marché des viandes rouges, explique le ministère. S'agissant de la réorganisation du portefeuille de la SGP SGDA, le ministère précise que cela consistait à regrouper les entreprises du portefeuille en groupes, dont celui chargé de la promotion des produits de terroirs (dattes, produits oléicoles, produits de la vigne), un autre consacré à la production de semences et plants et géniteurs et un groupe chargé de la gestion des fermes pilotes destinées au partenariat public-privé. En outre, l'ensemble des fermes pilotes, au nombre de 70, quel que soit leur statut, seront regroupées au sein du portefeuille de la SGP SGDA, qui veillera à les rentabiliser dans trois directions. Il s'agit de la direction de la production de semences et plants de qualité ainsi que l'aliment de bétail, destinés à accompagner le programme public de développement de l'agriculture, la direction du développement d'investissements agricoles avec des partenaires étrangers et dont la production est destinée principalement à la satisfaction du marché national et la direction du développement agricole intensif avec des investisseurs nationaux présentant des références professionnelles. Le communiqué a précisé, dans ce sens, que les partenariats sur les fermes pilotes, avec des investisseurs nationaux ou étrangers doivent être soumis, à chaque fois, à l'examen et à la décision du CPE. D'autre part, la SGP SGDA est autorisée à créer une entreprise de génie rural qui fera partie de son portefeuille. Cette nouvelle entité prendra en charge, notamment, les travaux de reboisement, de lutte contre la désertification, d'aménagement des bassins versants, et d'aménagement de nouveaux périmètres agricoles. Ces nouvelles missions ont été débattues lors d'une réunion qui a regroupé la semaine dernière le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïssa, et les présidents des directoires des deux SGP. Lors de cette réunion, il a été décidé de la transformation du Bureau national d'Etude pour le Développement Rural (BNEDER), en établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC). Outre la réalisation d'études et expertises au profit d'opérateurs publics et promoteurs privés concernant tous les domaines du développement agricole et rural, le BNEDER sera chargé de l'organisation, la gestion et la transformation de la production agricole, l'organisation, la gestion et l'informatisation des exploitations agricoles ainsi que des entreprises et institutions agricoles et para-agricoles. L'ensemble de ces décisions ont pour objectif d'améliorer la sécurité alimentaire du pays grâce, notamment, au renforcement du capital productif, à l'intensification des filières stratégiques et à la consolidation et au renforcement des dispositifs de régulation des produits de large consommation, souligne t-on.