Le pays demeure inconnu pour le monde extérieur et ignoré par la communauté d'affaires britannique. L'ambassadeur du Royaume-Uni à Alger, M.Andrew Henderson, n'est pas convaincu que l'Algérie offre des facilitations à l'investissement. Il l'a dit récemment à Londres lors d'une conférence organisée par Middle-East Association et le département britannique du commerce et des investissements. La situation en Algérie a retenu l'attention lors de cette conférence non pas eu égard aux opportunités dans ce pays, mais aux difficultés que les hommes d'affaires y rencontrent. L'événement portait sur les investissements au Maghreb avec la participation de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie. D'autres intervenants britanniques ont tenté, tant bien que mal, de convaincre l'assistance que l'Algérie offre des opportunités même si le pays est toujours perçu comme une destination trop compliquée eu égard aux problèmes de sécurité, selon les remarques de l'ambassadeur. Lady Olga Maitland, de Middle-East Association, et qui s'était rendue en janvier dernier en Algérie, est intervenue dans le même cadre. Elle a relevé que l'Algérie demeure inconnue pour le monde extérieur et qu'elle est ignorée par la communauté d'affaires britannique. Cela n'est pas fortuit car elle rappelle que le pays a vécu une période turbulente. Les Anglais sont également désappointés par le fait que l'Algérie utilise presque exclusivement la langue française dans ses transactions économiques. Les participants ont aussi montré du doigt la faiblesse de services bancaires. Etant entendu que la britannique Hsbc y opère depuis plus d'une année. Les services de communication sont aussi d'une qualité insatisfaisante. L'Internet est peu développé, ce qui contraint les hommes d'affaires à se rabattre sur le téléphone et le fax. De toutes façons, il est constaté que les relations informelles prennent un poids prépondérant dans l'économie de l'Algérie, plus que les relations formelles. D'autres intervenants ont rappelé l'adoption par l'Algérie du système socialiste pendant environ 25 ans ainsi que la violence civile qui y a sévi durant les années 1990 et qui a provoqué une fuite massive des personnes qualifiées. Ils ont également relevé que contrairement au Maroc et à la Tunisie, l'Algérie ne dispose pas d'une économie diversifiée, le gaz naturel étant la principale source de revenus. Les avis exprimés lors de la rencontre de Middle-East Association ont un impact sur les investisseurs. Celle-ci est d'ailleurs placée sous le patronage du prince Andrew et elle est l'agence britannique la plus importante qui se consacre à la promotion des relations de coopération commerciale et économique entre le Royaume-Uni et la région du Moyen-Orient. Elle regroupe plus de 400 grandes compagnies britanniques, contrôlant plus de 70% du commerce britannique avec la région du Moyen-Orient. Marocains et Tunisiens étaient représentés par de fortes délégations ayant présenté divers atouts devant des opérateurs économiques en quête d'opportunités dans la région nord-africaine. Ils soulignent leurs efforts pour drainer davantage d'investissements dans les domaines de l'industrie, du tourisme, de la pêche, du transport maritime, de l'immobilier et des mines.