«La Syrie et les Etats-Unis sont profondément intéressés par un échange franc sur leurs divergences mais aussi sur leurs très nombreux sujets d'accord, concernant les perspectives de paix», a dit M.Kerry en visite à Damas. L'engagement de la Syrie en faveur de la paix au Proche-Orient est une «priorité» pour Washington car Damas est un «acteur essentiel» pour atteindre ce but, a estimé jeudi le sénateur américain John Kerry après un entretien avec le président syrien Bachar al-Assad. «La Syrie est un acteur essentiel pour réaliser la paix et la stabilité dans la région», a déclaré dans un communiqué le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat américain, en visite à Damas. «La décision de l'administration Obama d'envoyer un ambassadeur à Damas est la preuve que l'engagement de la Syrie est une priorité au plus haut niveau de notre gouvernement», a-t-il ajouté. La nomination de Robert Ford, le diplomate choisi par le président américain pour occuper le poste d'ambassadeur à Damas, doit encore être confirmée par le Sénat, une étape que M.Kerry a promis de rendre «aussi rapide que possible». Washington avait rappelé son prédécesseur après l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en février 2005, pour lequel la Syrie avait été pointée du doigt. Damas a démenti toute implication. «La Syrie et les Etats-Unis sont profondément intéressés par un échange franc sur leurs divergences mais aussi sur leurs très nombreux sujets d'accord, concernant les perspectives de paix» au Proche-Orient, a dit M.Kerry. L'ex-candidat démocrate à la Maison Blanche a indiqué avoir eu avec M.Assad «un entretien très positif sur les défis que nous affrontons dans la Région». «Il y a des choses que les Etats-Unis (...), la Syrie (...), Israël et la Turquie peuvent faire, certaines sont unilatérales et d'autres sont multilatérales, mais nous devons tous travailler ensemble pour saisir les véritables occasions», a-t-il dit. La Syrie et Israël avaient engagé en mai 2008 des négociations de paix indirectes par le biais de la Turquie, mais celles-ci ont été interrompues après l'agression militaire israélienne dans la bande de Ghaza. Le sénateur américain a également appelé la Syrie à contribuer à empêcher l'approvisionnement en armes du mouvement chiite libanais Hezbollah, allié à la Syrie. «Nous demeurons profondément préoccupés par l'afflux d'armes via cette zone pour le Hezbollah. C'est quelque chose qui doit cesser pour promouvoir la stabilité et la sécurité régionales», a-t-il dit.La Syrie et l'Iran soutiennent le Hezbollah, groupe considéré comme terroriste par la Maison Blanche et seul mouvement à avoir conservé son arsenal militaire après la guerre civile au Liban (1975-1990). La visite de M.Kerry en Syrie fait suite à celles de hauts responsables américains qui se sont multipliées depuis l'élection de Barack Obama et est considérée comme un signe de plus de l'apaisement entre les Etats-Unis et la Syrie. Damas est un proche allié de l'Iran, que les Etats-Unis tentent d'isoler. Washington a également reproché à la Syrie son ingérence au Liban et continue d'accuser Damas de ne pas lutter suffisamment contre l'infiltration de combattants étrangers en Irak. Avant Damas, M.Kerry s'était rendu mercredi au Liban.