Les pressions internationales ne font que «renforcer la détermination» de l'Iran à poursuivre son programme nucléaire, a déclaré hier le président Mahmoud Ahmadinejad. «Ne pensez pas que vous pouvez stopper le développement de la nation iranienne sur la voie du progrès», a déclaré le président lors d'un discours à Sirjan (sud-est). Il évoquait les menaces de nouvelles sanctions agitées par les Occidentaux pour obliger Téhéran à stopper son programme d'enrichissement d'uranium qui inquiète la communauté internationale. «Vous pouvez vous agiter dans tous les sens, publier des déclarations, adopter des résolutions», a poursuivi M.Ahmadinejad. «Plus votre animosité à notre égard sera ouverte, et plus la nation iranienne sera déterminée à aller de l'avant». Le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Ali Akbar Salehi, a pour sa part affirmé que les projets de construction d'une ou deux usines d'enrichissement d'uranium avaient été soumis au président Ahmadinejad. Il a précisé que la construction des nouveaux sites pourrait commencer au cours de la première moitié de cette année. L'année iranienne se termine en mars 2011. «Nous allons lancer une ou deux installations», a dit M.Salehi à l'agence de presse Ilna. «Ces installations sont dispersées dans différentes zones du pays et seront construites sur les sites comme l'aura décidé Ahmadinejad», a-t-il ajouté. Les déclarations de M.Ahmadinejad, qui n'a cessé de répéter au cours des derniers mois que l'Iran ne cèderait à aucune menace, interviennent alors que les pays occidentaux ont intensifié leurs efforts pour tenter de faire adopter de nouvelles sanctions contre l'Iran par le conseil de sécurité de l'ONU. Les Occidentaux, les Etats-Unis en tête, craignent que Téhéran, qui a lancé en février la production d'uranium hautement enrichi, ne cherche à se doter de l'arme nucléaire en dépit de ses dénégations répétées. M.Ahmadinejad a réaffirmé hier que l'Iran avait «coopéré au plus haut degré» avec la communauté internationale pour essayer de la convaincre que son programme nucléaire était pacifique. «Si vous voulez stopper la prolifération, détruisez vos armes nucléaires et dépensez cet argent pour vos peuples», a-t-il ajouté à l'adresse des dirigeants des puissances nucléaires. Le président américain Barack Obama a affirmé vendredi que Washington allait «continuer à faire pression» sur l'Iran pour l'obliger à changer de politique, en recherchant le soutien d'une «communauté internationale unie pour (avoir) une position plus forte». M.Ahmadinejad l'a accusé hier de n'avoir «rien changé» à la politique hostile à l'Iran de ses prédécesseurs. «M.Obama est venu (au pouvoir) avec l'annonce d'un changement, et nous l'avons accueilli favorablement. (...) Mais qu'est-ce qui a changé? Les pressions sont toujours là. Les sanctions sont toujours là. Les politiques (de Washington) en Irak et en Afghanistan sont toujours les mêmes». Téhéran est allé de son côté chercher cette semaine le soutien de la Chine, son principal allié et partenaire économique, en y envoyant son négociateur nucléaire Saïd Jalili. La Chine a réaffirmé à cette occasion qu'elle demeurait en faveur d'un règlement «pacifique» du contentieux avec Téhéran, plutôt que de sanctions jugées «inefficaces».