Les entreprises de réalisation sont menacées de disparition à cause de la rareté et des prix excessifs du ciment. Les entreprises de construction sont sérieusement confrontées à des difficultés d'approvisionnement en ciment. Mais les maîtres de l'ouvrage n'attendent pas. Ils exigeront toujours le respect des délais. D'un autre côté, les spéculateurs continuent de jouer sur les courbes des prix. Les sociétés risquent de mettre la clé sous le paillasson. Plusieurs chantiers à travers la wilaya sont à l'arrêt ou activent au ralenti par manque de ciment. Le produit s'est fait de plus en plus rare depuis l'été dernier même si à quelques moments, l'approvisionnement s'est amélioré temporairement. C'est cette alternance qui fait dire à certains que le phénomène est peut-être entretenu sciemment. La présence d'une grande unité de production à Sour El Ghozlane n'a pas épargné la pénurie à la wilaya. Cette unité qui a fait appel, lors de la restructuration de son capital, à un groupe italien serait dans le collimateur de la justice. De sources concordantes, on parle d'une enquête menée à son niveau, mais aucune information n'a filtré quant aux motifs de cette investigation. Saisissant l'opportunité des arrêts répétés de l'entreprise, les intermédiaires dictent leur loi. Au mois de juin et juillet 2009, par exemple, les prix sur le marché parallèle avait atteint des niveaux exorbitants, dépassant le seuil de 100% de plus-value. De ce fait, un sac de ciment de 100 kg est cédé au marché noir au prix de 1200 DA, et ce, au moment où, ce même sac est acquis à 470 DA au niveau de la cimenterie. Quant au prix qui a été fixé pour la commercialisation, au détail, au niveau des Entreprises de distribution des matériaux de construction (Edimco), il ne dépasse pas la barre des 650 DA le quintal. Le secteur des matériaux de construction reste un terrain privilégié pour les spéculateurs eu égard au plan de charge du secteur et à la dynamique engendrée par le programme du un million de logements. Les partisans du gain facile ont saisi l'occasion pour s'enrichir davantage. Des promoteurs indélicats ont été surpris et arrêtés pour vente de leur quota destiné à la réalisation de projets. En 2002, pas moins de cinquante personnes avaient été poursuivies par la direction du commerce et la direction de la cimenterie pour vente illégale de ciment. Les entreprises accusent un retard dans la réalisation des projets. Ils justifient la situation par le manque de ciment et le coût excessif. Cela est, selon eux, à l'origine de grosses pertes financières. Le recours au ciment d'importation est la solution adoptée par certains entrepreneurs. Mais là aussi, la disponibilité du produit pose problème. Pour un chargement de 20 tonnes, depuis le port d'Alger, nous déboursons au moins 50.000 DA de frais supplémentaires qui s'ajouteront au prix d'achat. C'est ce que nous confie un entrepreneur.