C'est avec Les Vigiles, adaptée par Omar Fatmouche que le Théâtre régional de Bejaïa a choisi de clôturer, avant-hier, la semaine qui a été consacrée à ses productions au TNA. Adaptée du roman de l'écrivain assassiné, Tahar Djaout et produite par le Théâtre régional de Béjaïa, Les Vigiles, a été présentée, mardi soir, au Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi à Alger. Après la diffusion par support vidéo de quelques images de Djaout, en train de lire, le bruit assourdissant des coups de feu annonce le début de la pièce. Les Vigiles relate l'histoire d'un jeune inventeur algérois, Mahfoud Lemdjad (interprété par Farid Cherchari) qui, en voulant concrétiser son projet, se heurte à de nombreux obstacles bureaucratiques. En effet, jeune professeur à l'université, Mahfoud met au point une nouvelle machine à tisser. Pour commencer son projet, il prend la maquette et se présente aux responsables de l'APC de Sidi Mabrouk où il habite depuis quelques semaines. Mais son entrevue avec le maire opportuniste (Ahcène Azezni) s'avère infructueuse, et de guerre lasse, il décide d'abandonner le projet, auquel il tenait depuis son enfance. C'est alors que sa fiancée l'appelle pour lui annoncer que son invention vient d'être acceptée par les organisateurs de la Foire international aux inventions à Heidelberg en Allemagne. Devant partir dans quelques jours afin de participer à cette grande manifestation scientifique, ce jeune intellectuel entame ses démarches pour obtenir un passeport. Là encore, il sera en butte à de nombreuses contraintes bureaucratiques imposées par les tenants d'un système «autoritariste», obnubilé par la protection de ses privilèges. Ayant participé à des manifestations estudiantines, quelques années plus tôt, Mahfoud verra le dossier du passeport traîner et son rêve d'obtenir un brevet s'envoler en fumée. Malgré toutes les difficultés qu'il va rencontrer, Mahfoud Lemdjad assistera à la foire et obtiendra le prix de la meilleure invention. Cette nouvelle, reprise par tous les médias, met en branle la commune de Sidi Mabrouk. Même si elle fut présentée à plusieurs reprises à Alger, la pièce de Omar Fatmouche continue de charmer les spectateurs qui sont venus nombreux pour la voir. Les chants qui ont subjugué l'assistance, en cette soirée de mardi, étaient remarquablement entonnés par Mounia Aït Meddour et Wissam, comédiennes et chanteuses. Avec Les Vigiles de Djaout est une critique acerbe dressée contre un système arbitraire, bureaucratique et inique qui tenait et qui tient toujours les penseurs et les intellectuels en otage.