Une tribu yéménite a mis en garde ceux qui coopéreraient à l'élimination de l'imam Anwar al-Aulaqi, autorisée par l'administration Barack Obama, dans un communiqué. Dans ce communiqué publié au terme d'une réunion de ses dignitaires et notables, la puissante tribu Al-Awaliq avertit qu'elle «ne restera pas les bras croisés si l'on touche à un cheveu de cheikh Anwar al-Aulaqi». Mercredi, un responsable anti-terroriste américain avait confirmé des informations de la presse américaine selon lesquelles l'administration Obama avait donné son feu vert à l'élimination de l'imam Aulaqi, un ressortissant des Etats-Unis installé au Yémen et soupçonné de liens avec Al Qaîda. «Le gouvernement américain commettrait une erreur s'il ne traquait pas des menaces terroristes comme al-Aulaqi», a affirmé ce responsable sous couvert de l'anonymat. S'élevant contre ce «comportement maladroit» de Washington, la tribu Al-Awaliq, fortement armée et basée dans les provinces de Chabwa et d'Abyan (est) où se cacherait Anwar al-Aulaqi, «met en garde quiconque contre toute coopération avec les Américains» pour la capture ou la liquidation de l'imam. «Celui qui prend le risque de dénoncer notre fils, sera la cible des armes d'Al-Awaliq», conclut le communiqué. En février, le directeur du renseignement américain, Dennis Blair, a confirmé lors d'une audition parlementaire que les services d'espionnage étaient autorisés à tuer des citoyens américains s'ils représentaient une menace directe pour les Etats-Unis. L'imam, né dans l'Etat du Nouveau Mexique, a acquis une certaine notoriété pour avoir entretenu une correspondance par courriels avec le commandant américain Nidal Hassan accusé d'avoir tiré en novembre 2009 sur des soldats à la base de Fort Hood (Texas), faisant 13 morts. Il avait ensuite dit approuver cette attaque. Il a également été mis en cause dans l'attentat raté commis par le Nigérian Umar Farouk Abdulmutallab dans un avion américain le 25 décembre 2009 juste avant son atterrissage à Detroit (nord des Etats-Unis).