C'est un week-end particulier et chargé que la localité de Basse Kabylie a eu à vivre. L'activité politique bat son plein. Les deux protagonistes ont eu à rencontrer la population et à se concerter pour une meilleure campagne électorale confirmant par là leurs intentions qui, d'un côté comme de l'autre, sont claires comme de l'eau de roche. Le Front des forces socialistes a marqué son entrée officielle en scène en organisant jeudi un meeting populaire à Tazmalt, une localité réputée être son fief. Le choix de cette ville n'est, de l'avis général, pas fortuit. Le FFS vise, en fait, deux objectifs : effacer le passage réussi de la CICB et démarrer sa campagne avec une participation record. Ce deuxième objectif a, quelque peu, été raté, notent de nombreux observateurs habitués à une assistance plus nombreuse durant les sorties de cette formation politique. Pas moins de trois cadres ont eu à intervenir sur les questions de l'heure. Khaled Tazaghart, secrétaire national, Rachid Chabatti et Ghout Mohamed-Arezki respectivement maires de Béjaïa et de Tifra sont longuement revenus sur les élections. Dans leurs argumentaires, ils n'ont pas manqué de descendre en flammes les ârchs accusés d'être «à la solde d'un parti sans ancrage ni crédibilité dans la région» et qui a fait preuve d'un parcours «douteux» et de «multiples compromissions qui ont fini par le déclasser». Les orateurs ont utilisé un langage assez virulent à l'endroit des délégués qualifiés de «prétendus délégués». Sans le citer, ils remonteront loin dans «les connivences de ce parti avec le régime». Pour l'ensemble des animateurs, «le mouvement est manipulé par les autonomistes et les alliés du pouvoir». Abordant la campagne d'intox menée par certains titres contre leur parti, les orateurs feront un démenti catégorique concernant les démissions et autres retraits de candidature annoncés çà et là. A ce propos, l'un d'entre eux a eu cette réflexion lourde de sens: «A suivre ces journaux, il ne reste plus aucun militant ni aucun candidat au FFS.» La journée d'hier a été consacrée à la réflexion sur les meilleures voies et meilleurs moyens d'amener la population à voter pour leurs listes. Les cadres du parti et les têtes de liste étaient en réunion au collège syndical pour peaufiner la stratégie politique et organisationnelle pour réussir le 10 octobre. A travers les deux actions initiées ce week-end, le parti de Hocine Aït Ahmed confirme sa participation définitive aux locales et son entrée de plain-pied dans la 2e phase du scrutin qui promet bien des révélations. La campagne d'intox menée contre le FFS n'a pas manqué de faire réagir ses structures locales et les personnes incriminées. En effet, dans de nombreuses déclarations qui parviennent à notre bureau de Béjaïa, plusieurs militants et candidats donnés comme démissionnaires du FFS ont tenu à démentir toutes «ces allégations mensongères et infondées». Tout en confirmant leur soutien à l'initiative de participation décidée par le FFS, ils informent, comme c'est le cas du militant d'Akfadou, de leur retrait des coordinations locales pour «ne pas cautionner les dérives et les manipulations à ciel ouvert du mouvement citoyen par les alliés du pouvoir». A Chemini, ce sont les animateurs qui s'en vont en guerre contre ceux qu'ils considèrent comme «délégués autoproclamés» qui «tentent de revenir sur le devant de la scène politique» sous prétexte de «redynamiser le mouvement». Un véritable réquisitoire a été dressé contre «ces prétendus délégués». En conclusion, ils adhèrent pleinement et massivement «au principe du libre choix des citoyens concernant les élections du 10 octobre prochain».