Ambiance n Les Soudanais ont recommencé à voter dans le calme après une première journée de scrutin national marquée par des erreurs techniques. Dans plusieurs bureaux de vote de Khartoum, la situation était calme ce lundi matin : les électeurs attendaient patiemment de voter pour ces élections présidentielles, régionales et législatives, qui se déroulent sur trois jours. Il s'agit du premier scrutin multipartite au Soudan depuis 1986. De nombreux problèmes logistiques ont compliqué le déroulement de la première journée de vote, au point que la commission électorale a reconnu des «erreurs techniques». Certains bureaux ont ouvert en retard, d'autres n'avaient pas reçu de bulletins de vote, ou seulement des bulletins d'une autre circonscription... Les bureaux de vote ont rouvert ce lundi et doivent fermer à 18h00 (15h00 GMT) dans l'ensemble du pays, sauf dans l'Etat du Nil blanc où la commission électorale a annoncé hier, dimanche, une prolongation des heures de scrutin, en raison de problèmes techniques qui ont miné la première journée de vote. Les ex-rebelles sudistes du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM) ont demandé que le scrutin, qui a débuté hier, dimanche et qui se terminera demain, mardi, soit prolongé jusqu'à samedi prochain. «Nous avons recensé plusieurs irrégularités. Aujourd'hui est donc une journée perdue. Nous avons envoyé une réclamation à la commission électorale dans laquelle nous demandons une prolongation de la durée du vote de trois à sept jours», a déclaré le directeur de campagne de Salva Kiir, chef du SPLM et président sortant du Sud Soudan semi-autonome. «Nous blâmons la commission électorale. Une enquête est nécessaire sur les personnes à l'origine de ces irrégularités», a ajouté ce responsable.Des bureaux de vote ont ouvert en retard, les listes d'électeurs contenaient des erreurs, des bulletins ont été transportés dans le mauvais bureaux de vote, ou ont tout simplement disparu, a reproché le responsable. Des ratés ont été observés dans l'ensemble du pays, irritant la population et les partis politiques, mais aucune violence n'a été rapportée. L'opposant islamiste, Hassan al-Tourabi, a affirmé quant à lui que son parti avait recensé plus d'une centaine d'irrégularités.Le gouverneur de l'Etat de Khartoum, Abderahman al-Khidr, membre du Parti du congrès national (NCP du président Béchir), a affirmé qu'il allait demander une prolongation de trois autres jours de la durée du vote si les trois jours prévus ne suffisaient pas. Au total, 16 millions de Soudanais doivent participer à ces élections complexes qui devraient reconduire au pouvoir le président Omar el-Béchir, qui a voté hier, dimanche, pour la première fois dans un scrutin multipartite depuis son coup d'Etat militaire de juin 1989.