C'est fait! Une confédération syndicale autonome a vu le jour hier, à Alger. Elle regroupe le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), l'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation (Unpef), le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp). Ces quatre syndicats se sont réunis, hier, au siège de l'Unpef. L'objet de cette réunion a porté sur les modalités de fonctionnement de cette nouvelle centrale syndicale autonome. «Ce pôle syndical permettra de coordonner nos actions. Désormais, la solidarité entre les syndicats de l'éducation et ceux de la santé publique prend la forme d'une organisation», a avancé Larbi Nouar, coordinateur national du Cnapest, joint hier par téléphone. Une chose est sûre, cette organisation introduit une nouvelle donne dans le mouvement syndical. «Son fonctionnement doit reposer sur la gestion démocratique et l'autonomie de décision des différents partenaires. Aussi, elle va permettre de coordonner l'activité syndicale», a indiqué M.Nouar. Parmi les points inscrits à l'ordre du jour, figurait l'adoption d'une plate-forme de revendications communes. Celles-ci s'articulent autour de deux principes: le respect du droit à la grève et la préservation des libertés syndicales. «Nous subissons actuellement des atteintes flagrantes au droit de grève et aux libertés syndicales», a souligné, pour sa part, le Dr Lyès Merabet, président du Snpsp. Et ce dernier de citer le recours systématique à la justice, les ponctions sur salaires et autres moyens de répression utilisés par les pouvoirs publics. Cela dit, la contestation syndicale reprend du poil de la bête. L'exemple est donné par le Cnapest. «Plusieurs conseils de wilaya ont appelé à une journée de grève», a annoncé Messaoud Boudiba. Ce débrayage a touché Alger, Médéa, Ouargla, Guelma et Batna. A Saïda, les enseignants ont opté pour le boycott administratif. A ce rythme, une action d'envergure nationale n'est pas à écarter. «Nous tiendrons notre conseil national d'ici la fin du mois en cours pour étudier la possibilité d'entériner une telle option», a souligné M.Boudiba. Dans le secteur de la santé, l'Intersyndicale (Snpsp-Snpssp) s'est réunie, dimanche, au lendemain du rassemblement tenu à l'hôpital Mustapha-Pacha. De nouveau, les médecins envisagent de franchir le portail de cette enceinte hospitalière pour investir la rue. En parallèle, le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) annonce des débrayages cycliques. «Le Snapap appelle à une grève nationale à partir du 16 juin», a annoncé cette organisation selon un communiqué parvenu hier à notre rédaction. Cette grève sera observée sous forme de deux jours renouvelables chaque semaine. Décidément, le front social bouillonne. Gare à l'éruption volcanique!