Dans une interview à la chaîne ABC, M.Netanyahu a indiqué qu'Israéliens et Palestiniens devraient négocier pour arriver à un accord et non pas travailler à partir d'un nouveau plan détaillant le futur Etat palestinien. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé lundi que la paix ne pourra être imposée au Proche-Orient, semblant répondre par avance aux rumeurs selon lesquelles le président américain Barack Obama s'apprêterait à dévoiler son propre plan de paix. Dans une interview à la chaîne ABC, M.Netanyahu a indiqué qu'Israéliens et Palestiniens devraient négocier pour arriver à un accord et non pas travailler à partir d'un nouveau plan détaillant le futur Etat palestinien. «Je ne crois pas que qui que ce soit peut sérieusement imaginer pouvoir imposer la paix. La paix doit naître des différentes parties qui se mettent autour d'une table et règlent leurs différends» a déclaré M.Netanyahu. «On ne peut pas mettre fin aux négociations de paix sans les avoir commencées. Je suis pour qu'on commence dès maintenant», a-t-il lancé. Washington bruisse de rumeurs selon lesquelles l'administration Obama serait en passe de proposer un nouveau plan de paix afin d'essayer de débloquer la situation. Mais cette perspective est assombrie par l'hostilité tenace séparant les deux camps, les récentes frictions entre Washington et le gouvernement israélien et les divisions qui traversent le champ politique palestinien. «La vérité, c'est que dans certains de ces conflits, les Etats-Unis ne peuvent pas imposer des solutions à moins que les parties soient prêtes à rompre avec les vieux réflexes d'antagonisme», a déclaré le président Obama la semaine dernière. Si personne ne croit que Washington peut «imposer» une solution, certains observateurs estiment qu'un plan ambitieux visant à focaliser l'attention des participants sur «les grands problèmes» pourrait aider à atténuer les tensions provoquées par des sujets périphériques mais chargés d'émotion. L'alliance étroite entre les Etats-Unis et Israël est en crise depuis une visite en Israël du vice-président américain Joe Biden en mars, au cours de laquelle Israël avait annoncé de nouvelles constructions juives à Jérusalem-Est occupée, dont les Palestiniens veulent faire la capitale de leur futur Etat. L'administration Obama affirme n'avoir pas encore décidé sur quelle voie s'engager dans ce dossier mais elle pourrait s'inspirer de la vision donnée par Bill Clinton avant la fin de son mandat en 2001: souveraineté palestinienne à Ghaza et dans l'essentiel de la Cisjordanie, solution au problème des réfugiés palestiniens et garanties de sécurité pour les deux camps. Mais dévoiler un nouveau plan américain dans le contexte des tensions actuelles constitue une décision à haut risque, avertissent certains experts. «Je ne suis pas certain que ce soit le bon moment pour le président de faire ça, dans la mesure où quand on propose quelque chose, on est coincé avec», estime Steven Cook, du Conseil en relations étrangères (CFR). Autre risque d'un plan Obama: s'il est rejeté par les deux parties ou qu'il échoue faute d'entente, le président américain aura alors grillé sa plus précieuse cartouche diplomatique. Malgré tout, certains croient qu'un nouveau plan américain a des chances de fonctionner, s'il est correctement défini et soutenu. «Il faut être extrêmement bien préparé, avoir deux, trois, quatre coups d'avance», affirme Daniel Levy, un ancien haut conseiller israélien aujourd'hui expert à la Fondation pour une nouvelle Amérique. Reste à savoir si le gouvernement israélien de droite et les Palestiniens, divisés entre Hamas et Fatah, partagent le désir du président de venir à bout du conflit.