Un chercheur de l'Institut national des études stratégiques globales affirme que les Etats-Unis veulent téléguider les armées des pays du Sahel. Les Arabes afghans risquent de constituer une menace grave pour la sécurité dans les pays du Sahel. C'est la crainte exprimée par Amar Bouzid, chercheur à l'Institut national des études stratégiques globales. Sa contribution publiée dans le dernier numéro de la revue de l'ANP, El Djeich, met également l'accent sur le fait que des puissances étrangères prétextent la présence de terroristes dans la région pour justifier leur présence. Pétrole, gaz, uranium, phosphate et or sont autant de richesses qui font courir ces puissances même si elles continuent à mettre en avant la sécurité de leurs ressortissants pour s'incruster dans le région. Le titre de la contribution Le Sahel au coeur de la tourmente, qui est aussi l'intitulé du dossier de la revue, ne laisse aucun doute sur les menaces qui planent sur plusieurs pays limitrophes ou non de l'Algérie. L'auteur accuse la France d'avoir procédé au chantage vis-à-vis du Mali pour que soit relâché un otage en échange de la libération de quatre terroristes parmi lesquels se trouve un Algérien. Cet acte est considéré comme une menace directe à la sécurité intérieure de l'Algérie. Les plans des grandes puissances comme les Etats-Unis d'Amérique sont également décriés. Ce pays accorde un réel intérêt au problème de la lutte contre le terrorisme, comme en témoignent les programmes du Pan Sahel, de l'Africom et de l'Initiative transsaharienne contre le terrorisme. Ces programmes sont gérés à distance sans impliquer directement les armées américaines dans la confrontation face au terrorisme au Sahel. Les Etats-Unis se contentent, avec les autres puissances, d'assurer l'entraînement, la formation et la fourniture d'équipements spécifiques à la lutte antiterroriste aux armées de la région. Dans l'absolu, il y a des éléments faisant croire à une possible invasion étrangère des pays de la région. L'intervention étrangère et la présence terroriste risquent de transformer la région en deuxième Irak ou un deuxième Afghanistan, selon l'auteur. «Ces acteurs (terroristes et étrangers) ne pouvant être bénéfiques ni pour l'Algérie ni pour les autres pays du Sahel» Ce scénario d'invasion est réfuté par l'auteur. Les armées occidentales n'étant pas prêtes à ouvrir de nouveaux fronts. Elles préfèrent gérer les opérations par le recueil d'informations à travers des avions espions pour suivre le mouvement des groupes terroristes et fournir l'information aux armées des pays de la région. «Les puissances occidentales constituent le commandement opérationnel et les armées des pays de la région sont chargées de mettre à exécution sur le terrain les ordres émanant de ce commandement opérationnel. C'est la substance du projet Africom que les Etats-Unis aspirent à mettre en oeuvre», souligne Amar Bouzid. Les appréhensions des rédacteurs du dossier de la revue trouvent également leur genèse dans le fait que le Sahel est la deuxième région du monde pour le commerce illicite d'armes et de munitions. Guerres civiles et coups d'Etat ne sont guère faits pour renverser la vapeur. De tous ces éléments naît l'incapacité des pays à protéger leurs frontières et à garantir la sécurité à leurs citoyens, affaiblissant du même coup leur légitimité, ce qui les expose aux assauts du mécontentement populaire récupéré par les terroristes. C'est aux chefs d'Etat de la région qu'incombe la tâche de cordonner les efforts de lutte contre le terrorisme et le développement socio-économique des populations vivant à proximité des bandes frontalières et ce, lors de leur prochaine réunion au Mali. C'est ce qui était indiqué les 16 et 17 mars derniers lors de la réunion des ministres de sept pays de cette bande sahélienne. Outre l'Algérie, le Burkina Faso, la Libye, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad étaient présents. Une réunion des chefs d'états-majors s'est aussi penchée sur le dossier du terrorisme à Alger.