Des sources sécuritaires algériennes ont confié que l'Algérie ne paiera pas de rançon dans le cas où Al Qaîda la demanderait. Un groupe non encore identifié a procédé dans la soirée de mercredi dernier à l'enlèvement, au nord du Niger, d'un touriste français et son guide d'origine algérienne. Ils ont été kidnappés, selon une source militaire nigérienne, à Tiguidan Tessoun, aux frontières algéro-nigériennes vers l'Est. La région constitue un lieu où se regroupent généralement certains réseaux qui s'adonnent au trafic d'armes et de munitions mais aussi d'anciens rebelles et des groupes terroristes affiliés à Al Qaîda au Maghreb. Cette opération d'enlèvement intervient 24 heures seulement après l'inauguration d'un quartier général à Tamanrasset, relativement à la stratégie de lutte antiterroriste commune entre le Mali, l'Algérie, la Mauritanie et le Niger pour sécuriser la bande du Sahel. L'armée nigérienne est toujours à la recherche d'une piste à même de repérer la trace et l'itinéraire du groupe ayant été à l'origine de ce kidnapping. Des sources sécuritaires algériennes ont confié que le gouvernement algérien ne cédera pas au chantage des terroristes dans le cas où Al Qaîda demanderait une rançon. Pour l'Algérie cette question ne se pose même pas, soulignent les même sources. De son côté, le gouvernement français tente de confirmer ce fait par ses propres moyens. Jusqu'à hier, aucune autre information n'a filtré sur ce kidnapping. Pas moins de quatre ressortissants européens ont été enlevés au Niger durant le mois de janvier 2009. Il s'agit de deux Suisses, un Allemand et un Britannique. Ce dernier sera malheureusement exécuté par ses ravisseurs qui agissaient pour le compte d'Al Qaîda. A cela s'ajoutent les kidnappings opérés par la nébuleuse au courant des mois de novembre et décembre de la même année au Mali et en Mauritanie. Six otages ont été enlevés lors de ces actions terroristes, d'abord un Français, trois Espagnols et un couple d'origine italienne. Depuis, quatre d'entre eux ont été libérés. Le Français a eu la vie sauve suite à «son échange» contre quatre terroristes condamnés et emprisonnés au Mali et une rançon versée par la France dont le montant ne sera jamais rendu public. La libération d'une Espagnole et du couple italien, demeure un mystère quant à ses tenants et aboutissants. Cependant deux Espagnols sont toujours au nord du Mali entre les mains de Abou Zeïd, l'émir à l'origine des multiples enlèvements. Il est clair qu'Al Qaîda qui est derrière ce nouvel enlèvement a trouvé une source de financement. Selon les observateurs de la scène sécuritaire, ce mouvement terroriste a réussi à renflouer ses caisses grâce aux rançons versées. Un fait dénoncé par plusieurs puissances occidentales. La région du Sahel demeure ainsi un terrain favorable pour les actions terroristes d'Al Qaîda où tous les ingrédients sont réunis: instabilité économique, sociale et sécuritaire. Selon des estimations sécuritaires, l'on compte plus de 400 terroristes dans la région du Sahel, sans compter les criminels identifiés, répartis entre la bande de Mokhtar Ben Mokhtar et celle d'Abou Zeïd. Pour les spécialistes des questions sécuritaires, Al Qaîda ne compte plus que deux mille terroristes à travers le monde. Ces chiffres restent néanmoins officieux, surtout que ni la CIA ni le FBI ne sont en mesure d'établir une liste exhaustive du nombre exact de terroristes. Les plus dangereux sont certainement les cellules de soutien et dont la composante ne peut être démasquée sauf à long terme.