Sarkozy ira-t-il encore une fois payer une rançon pour sauver un de ses ressortissants? Les Français sont devenus une proie de choix pour Al Qaîda au Maghreb islamique. Après avoir enlevé Pierre Camatte, au mois de novembre 2009, l'organisation terroriste revient au-devant de la scène médiatique avec l'affaire d'un autre otage français, victime d'un rapt perpétré en avril dernier au nord du Niger. L'organisation exige, encore une fois, l'élargissement de prisonniers impliqués dans des affaires de terrorisme, en contrepartie de la libération de l'otage. Il s'agit d'un ingénieur à la retraite qui travaillait dans le secteur pétrolier an Algérie. Michel Germaneau, âgé de 78 ans, souffre d'une grave maladie cardiaque. Dans un communiqué diffusé par les ravisseurs sur un site islamiste et accompagné d'une déclaration de 49 secondes, l'otage s'adresse au chef de l'Etat français, Nicolas Sarkozy. Il souligne qu'il est retenu par Al Qaîda au Maghreb et qu'il est actuellement sous traitement anticoagulant. Il risque de perdre la vie car il a déjà épuisé son stock de médicaments. Al Qaîda, habituée au chantage et aux pratiques odieuses, menace d'assassiner le ressortissant français. Elle n'hésite pas à tenir le président Sarkozy pour responsable du sort qui attend l'otage. Dans ce même communiqué, les terroristes mettent en exergue une copie de la carte d'identité de la victime qui se trouverait actuellement en territoire malien. Le ressortissant a été enlevé le 19 avril dernier avec son guide d'origine algérienne. Ce dernier a été libéré quelques jours après son enlèvement et il a été retrouvé errant dans le désert. Les enlèvements sont opérés depuis quelque temps de façon presque régulière dans cette région du Sahel et semblent cibler surtout les ressortissants français. Il n'y a qu'une seule explication à cette tendance antifrançaise appliquée par Al Qaîda: l'attitude ambiguë de l'Elysée et la politique égocentriste de la France qui n'hésita pas à exercer une pression sur le Mali pour libérer Pierre Camatte en échange de la libération de quatre terroristes réclamés pourtant par l'Algérie et la Mauritanie. La France avait même payé une rançon. S'agissant justement du versement de rançons, des sources sûres nous ont confié que même l'Italie a eu recours à ce procédé pour libérer le couple italien, mais sans donner plus de détails. Al Qaîda semble donc avoir trouvé des sources pour encaisser de plus en plus d'argent. Elle profite des largesses des pays occidentaux desquels sont originaires les otages. Ces pays continuent d'ignorer totalement le processus de criminalisation du versement de rançons au profit des terroristes, soulevé par l'ONU à la demande de l'Algérie. L'attitude de certains pays occidentaux, et particulièrement de la France, est qualifiée de machiavélique au regard de ses conséquences sur le terrain sécuritaire dans les pays où ont eu lieu les enlèvements. C'est une façon d'encourager les enlèvements au niveau d'une région très sensible que certains cercles en Occident voudraient voir s'enflammer davantage. Il va sans dire que les fonds collectés par les criminels iront renflouer les comptes des réseaux influents des marchands d'armes en Europe. Ces réseaux ont pris de l'ampleur dernièrement et ont réussi à infiltrer d'importantes institutions légales. Comme quoi, les rôles sont aujourd'hui clairement partagés: Al Qaîda fait régner la terreur et les réseaux de marchands d'armes exercent la pression sur les Etats de manière indirecte et la boucle est bouclée. Cette quadrature du cercle risque d'enfermer pour longtemps les pays du Sahel.