Pour ce faire, Azzeddine Mihoubi a sollicité des académiciens et des universitaires. Le temps pour une évaluation objective de la presse nationale a sonné. C'est ce à quoi a appelé M.Azzeddine Mihoubi, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la Communication, lors d'une journée d'étude sur la presse en Algérie tenue, jeudi dernier, au musée du Moudjahid. «Nous avons voulu que cette évaluation ne se fasse pas par le biais de la tutelle ou des professionnels de la presse, mais par des académiciens et des universitaires», a-t-il expliqué. Prenant en compte les avis des différents intervenants, il a promis la mise en place d'un arsenal juridique qui, selon lui, est à même de donner l'impulsion escomptée au travail de journaliste. Il a précisé que les débats ont déjà commencé au niveau de son département au sujet des textes de loi à élaborer, ajoutant que la plate-forme déjà existante sera enrichie. Cependant, il a fallu la tenue de cette journée pour que le secrétaire d'Etat fasse savoir que son département était prêt à s'impliquer dans le processus de formation des journalistes. A ce sujet, il a relevé que des volets tels que la professionnalisation, la maîtrise des technologies de l'information et de la communication ainsi que l'aspect juridique sont à consolider. Outre cela, il est revenu sur les conditions d'exercice du travail de journaliste. A ce sujet, il a prétendu que des efforts sont déployés afin que le journaliste soit protégé dans l'exercice de sa fonction. D'autre part, les participants à cette journée d'étude ont mis en exergue la nécessité de mettre en place un conseil d'éthique et de la déontologie. Son rôle sera le contrôle et la supervision du travail journalistique. Les différentes parties concernées ont été appelées à s'impliquer dans cette démarche. M.Abrous Outoudert, ancien cadre supérieur du secteur de la communication et directeur de publication du quotidien Liberté, a estimé que les missions dévolues aux pouvoirs publics se résumeraient en la facilitation de l'accès aux sources en plus de la protection du journaliste. Regrettant que certains journaux ne respectent pas l'article 44 du Code de l'information en vertu duquel le droit de réponse est assuré, il a rappelé à ces derniers que le professionnalisme impliquait aussi le respect des règles de déontologie les plus élémentaires. Pour lui, les notions d'éthique et de déontologie ne sont pas suffisamment présentes dans le cursus de formation des journalistes. De son côté, le professeur Belkacem Ahcène Djabalah, ancien cadre supérieur du secteur de la communication et professeur associé à l'université d'Alger, a regretté que certains aient condamné de manière précipitée le Code de l'information «en dépit du fait qu'il comporte plusieurs points positifs». Il a estimé qu'il y avait lieu de consolider les aspects positifs, et ce, tout en apportant les correctifs nécessaires lorsque ceux-ci s'imposent. Par ailleurs, un plan de développement des médias devant cerner tous les aspects relatifs à la profession de journaliste a également été au centre des débats. «Ce plan devrait prévoir comme condition première une bonne structuration pour que la presse puisse accomplir son rôle et pour que le journaliste ait son statut», a indiqué l'universitaire Saïd Chebbine, lors de son intervention sur les relations professionnelles dans les entreprises de presse. Ce plan de développement des médias doit offrir à toutes les entreprises de presse, publiques ou privées, une aide financière. «Elle sera conditionnée par l'amélioration de l'environnement dans lequel évoluent le journaliste et l'ensemble des employés du secteur», a-t-il précisé ajoutant qu'«il faut que l'Etat intervienne pour aider ces entreprises, dans le cadre de ce plan qui ne doit exclure personne». Il a suggéré la création d'une commission indépendante composée de personnes de sensibilités différentes afin de préparer ce plan et élaborer, entre autres, un code d'éthique et de déontologie et une convention collective. M.Rezzigui Maâzouz, expert en communication a, quant à lui, appelé à renforcer les médias publics, audiovisuel et presse écrite, affirmant que le service public doit garder sa place de leader. Il a souligné, également, que le principe de l'indépendance éditoriale est déterminant pour la fiabilité de l'expression éditorialiste de la presse nationale, tout en estimant nécessaire la réglementation pour éviter les dépassements. En définitive, le secrétaire d'Etat a indiqué que cette journée s'inscrit dans le cadre d'une série de rencontres avec les professionnels des médias, dans l'objectif d'enrichir le Code de l'information. Il a promis l'organisation, en mai prochain, d'ateliers thématiques sur le métier de journaliste.