Quelque 2500 demandes de prise en charge des nécessiteux ont été rejetées durant les quatre premiers mois de l'année en cours à Oran. Désormais, toute demande ne contenant pas les pièces nécessaires sera systématiquement rejetée. Les textes seront appliqués à la lettre, apprend-on auprès des services de l'action sociale d'Oran. Ces derniers prennent les devants en durcissant le ton ces derniers jours. Selon la même source, les dossiers qui ont été rejetés manquaient de plusieurs pièces prouvant ainsi, que les postulants ne se trouvent pas réellement dans le dénuement. L'opération lancée ces derniers mois, par les services locaux rattachés directement au département de Djamal Ould Abbès, porte sur l'assainissement des listes des bénéficiaires. Les aides ont, dans un passé récent, constitué un sujet de toutes les convoitises. Elles ne sont plus accessibles aussi facilement, compte tenu des nouvelles restrictions annoncées et mises en application depuis peu de temps. Les indemnités allouées par l'Etat iront aux vrais bénéficiaires, affirme-t-on. On ajoute que le favoritisme a conduit certains gestionnaires à accorder des droits à de faux pauvres. «Il n' y a jamais eu de favoritisme, c'est faux, ce ne sont que des rumeurs qui circulent» rétorque-t-on. Il est tout de même signalé que les personnes nécessiteuses sont prises en charge. Le dossier est lourd et difficilement gérable compte tenu de la forte affluence. L'administration en charge de la question hausse le ton. Les avis favorables ne sont pas émis à la légère, les dossiers des postulants passent par une série d'examens et d'enquêtes approfondies, explique notre source. Depuis que le dossier des faux bénéficiaires des aides sociales a été rendu public à Alger, les services locaux de l'action sociale sont sur leurs gardes. Aucun écart n'est toléré. Sur un autre plan, la liste des personnes bénéficiant des indemnités de l'action sociale est en croissance constante. Plus de 8000 personnes bénéficient de 3000 dinars par mois. Les indus bénéficiaires usurpent la qualité de pauvres, de nécessiteux et de démunis et même de mendiants, explique-t-on. La seule finalité est de percevoir cette petite pension tandis que les vrais nécessiteux ne se manifestent jamais, compte tenu des tabous qui continuent à entourer la question. Sur un autre registre, la mendicité est en passe de devenir une tradition enracinée dans la société algérienne. Les constats sont de plus en plus inquiétants alors que le nombre des mendiants est en constante croissance à Oran. On est encore loin de juguler un phénomène qui prend de l'ampleur. Aucun service ne lutte efficacement contre la prolifération des nouvelles pratiques à la fois antisociales et amorales. Les services du département de Djamal Ould Abbès seraient sur le point de mettre au point un décret devant réprimer la mendicité. Le projet aurait été motivé par de nombreux facteurs, particulièrement l'instrumentalisation à cet effet, des enfants, des malades et des personnes handicapées.