65 milliards de dollars sont nécessaires pour assurer la sécurité alimentaire des pays arabes. La situation d'insécurité alimentaire a atteint son paroxysme en 2007 mais elle continue toujours. Actuellement, c'est la rareté de l'eau qui menace les pays arabes. Elle interpelle l'Organisation arabe de développement agricole. Placée sous tutelle de la Ligue arabe, elle tente de mettre cette problématique au coeur de ses préoccupations de par son impact sur la stabilité politique et sociale des pays arabes. Les défis et challenges à relever pour mettre en oeuvre les recommandations et résolutions de cette organisation, «appellent une réelle volonté politique de la part des dirigeants d'une vingtaine de pays que compte cette organisation», a dit le directeur général de l'Oada, Moussa Zddjali. 65 milliards de dollars sont à mobiliser sur une période de 20 ans à venir pour atteindre l'objectif de sécurité alimentaire tracé par l'Organisation arabe, apprend-on encore. Dans ce contexte, l'Oada a tenu hier, sa 31e session ordinaire à Alger laquelle s'étalera sur trois jours. Les travaux ont été entamés au niveau des experts qui devront présenter une dizaine de programmes. La séance de demain sera consacrée à la synthèse des travaux de deux commissions mises en place hier, à savoir les commissions technique et financière. S'ensuivra l'assemblée générale des ministres arabe de l'Agriculture qui s'attelleront à la validation des comptes-rendus peaufinés par les deux groupes d'experts comptables et conseillers des différents départements arabes de l'agriculture. Cependant, tout reste à faire, notamment en matière de volonté politique, la grande absente dans les pays arabes. «Faute d'allègement des taxes douanières, plusieurs produits alimentaires sont jetés ou détruits dans quelques pays arabes», a déploré le représentant de l'Algérie à l'Oada, M.Bahloul citant l'exemple du Soudan, un pays renfermant des millions d'hectares fertiles et des capacités énormes en ressources naturelles, à même d'être un véritable grenier du monde. «Malheureusement, il y a une grande demande d'investissements dans ce pays accueillant le siège de l'ODA qui cherche preneurs», fait-il savoir. A l'évidence, «les pays arabes doivent trouver un moyen d'investir dans ce pays et la décision relève d'une volonté politique», indique-t-il encore. Toutefois «les dix programmes retenus et présentés hier, et pour lesquels ils ont des financements, sont des requêtes à parfaire pour les conformer aux modèles des institutions financières internationales ou ex-bailleurs de fonds. C'est de ces institutions, à l'image du Fonds arabe de développement économique et sociale(Fades), le Fonds koweïtien et la Ligue arabe que dépendra le financement des projets qui seront éventuellement approuvés», selon le conseiller au ministère de l'Agriculture, M.Felyacha. D'après notre interlocuteur, «il existe des projets communs dont a bénéficié l'Algérie, à l'exemple de celui relatif au développement des parcours pastoraux et des élevages de camelidés». Et d'ajouter que «l'Oada qui mobilise des experts arabes dans le cadre de la faisabilité des projets, intervient dans les plans de renouveau agricole et rural en Algérie, notamment en matière de formation, fourniture de semences et études qui sont autant d'actions en faveur du secteur agricole». A l'origine, cette entité était un bureau d'études arabe ou laboratoire d'expertise avant de se muer en Organisation arabe de développement agricole. L'organisation contribue à financer des projets d'exploitation et des projets de recherche axés, notamment sur la rationalisation de l'utilisation de l'eau et l'atténuation de la dépendance alimentaire.