Blessé au genou en janvier, le milieu algérien, en fin de contrat avec le Racing de Strasbourg, va rater la Coupe du Monde en Afrique du Sud. La salle de musculation pour terrain d'entraînement, certes, celle du Racing est vaste, mais elle n'incite pas à l'optimisme. Les partenaires de jeu de Yacine Bezzaz non plus. Ce sont deux haltères qu'il soulève en rythme. L'international algérien est en convalescence après une blessure au genou droit (rupture du ligament croisé) survenue lors de la Coupe d'Afrique des nations, en janvier. Une blessure qui coûte cher. Son tarif s'élève à six mois d'indisponibilité. «Cela a été difficile à avaler, car cela me prive de la fin de saison du Racing et de la Coupe du Monde. Surtout que l'Algérie ne se qualifie pas souvent.» C'est la première qualification des Fennecs depuis 1986. Elle a été obtenue après un âpre duel avec l'Egypte, les deux équipes ne se départageant que lors d'un match d'appui au Soudan. A 28 ans, c'était peut-être sa seule chance de disputer un Mondial. Le milieu offensif a fini par accepter cette fatalité. «Ce sont les épreuves qui te rendent plus fort, lance-t-il. Aujourd'hui, je pense davantage à mon genou et à la suite de ma carrière qu'à la Coupe du Monde.» Cette blessure pourrait toutefois avoir des incidences sur sa carrière à Strasbourg. Car le gaucher, auteur d'un but et de 5 passes décisives en 14 matchs de Ligue 2, voit son contrat avec le Racing arriver à échéance en juin. «Le club n'est pas encore sauvé. Quand le maintien sera assuré, j'irai discuter le président. Signé de nouveau ici? Pas de problème. J'aime ce club et la ville. Mais la décision appartient au président», reconnaît l'enfant de Grarem. En attendant, il suit les matchs de ses coéquipiers dans la tribune. «Je les vis mal, car je suis incapable de donner un coup de main aux copains.» Le gaucher n'est pas inquiet pour les jours du Racing en Ligue2. «On a notre destin entre nos mains. Il ne faut pas s'affoler. Si on bat Nîmes, le maintien sera quasiment assuré. Après, il faudra oublier toute cette année et passer à la prochaine.» Avant d'entamer la saison 2010-2011 avec le Racing ou une autre équipe, Yacine Bezzaz fera peut-être un détour par l'Afrique du Sud. S'il ne joue pas la Coupe du Monde, il pourrait accompagner la sélection algérienne. «La Fédération a évoqué cette possibilité. Mais je ne sais pas si cela se fera. Cela dépendra aussi de mon genou, du programme que je dois suivre.» Maudite blessure! Elle pourrait vraiment le priver de tout. Interpellé par le désir exprimé ces derniers temps par de nombreux jeunes français d'origine algérienne à jouer pour l'Algérie, Yacine Bezzaz dira: «De l'opportunisme à la veille de la Coupe du Monde? On peut le penser pour certains. Mais s'ils veulent jouer pour l'Algérie, tant mieux, ils renforcent l'équipe, fait remarquer Yacine Bezzaz. Il n'y a qu'à voir l'apport de Meghni, Yebda ou Abdoun. Par contre, il ne faut pas oublier ceux qui jouent en Algérie, où il faut renforcer la formation pour qu'ils puissent rejoindre la sélection.»