Lettre ouverte au président de la République, rassemblements et boycott administratif sont au menu des syndicats. A la veille du 1er Mai, journée de célébration de la Fête du travail, le front social algérien est en ébullition. La messe est dite: un million de travailleurs sont en colère. Grèves, rassemblements et boycott administratif rythment l'activité syndicale ces dernières semaines. Le constat est fait. Le débat social est absent. Pis, les acquis des travailleurs sont en péril. «Il faut préserver les libertés syndicales», tel est le leitmotiv qui revient dans le discours des syndicats autonomes. Ces derniers lancent un véritable SOS. «Les acquis des travailleurs sont menacés», a regretté, hier par téléphone, M.Ali Yahia, porte-parole du Conseil national des communaux (CNC), affilié au Syndicat national des professionnels de l'administration publique (Snapap). Sur le front de la revendication, le CNC a opté pour un débrayage de trois jours reconductibles. Entamée lundi, cette grève tend à mobiliser prés de 400.000 travailleurs au niveau des 1541 communes du pays. «Aujourd'hui (hier), le taux de suivi varie entre 75 et 80% à l'échelle nationale», a assuré M.Ali Yahia. Le CNC tiendra son conseil national, probablement le 1er mai, pour évaluer cette grève et arrêter d'autres actions pour les semaines à venir. Aussi, il prendra part au rassemblement que tiendra le Snapap, le 2 mai prochain, devant le siège du ministère du Travail à Alger. Le vent de la contestation souffle encore sur le secteur de l'éducation. Pour preuve, le Conseil des lycées d'Alger pourrait participer au rassemblement du Snapap. «Notre action s'inscrit dans le cadre de la solidarité syndicale», a indiqué M.Idir Achour, porte-parole du CLA. L'entrave à l'activité syndicale inquiète au plus haut point les syndicats autonomes. Cette préoccupation fera l'objet d'une déclaration que le Conseil des lycées d'Algérie compte rendre publique demain. «Cette déclaration s'articulera autour de la restriction des acquis des travailleurs», a expliqué M.Achour. L'Union nationale des personnels de la santé (Unps, affilée au Snapap) a décidé de reporter à une date ultérieure le sit-in national prévu demain à Alger. Cette décision a sanctionné la réunion du bureau national de l'Unps, tenue le 25 avril dernier à Alger. «Les membres de l'Union ont décidé à l'unanimité le report du sit-in à une date ultérieure», a indiqué un communiqué de l'Unps parvenu, hier, à notre rédaction.