C'est le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques qui l'a déclaré hier. Ainsi donc une année après le lancement en grande pompe du programme de soutien à la relance économique, les 9,5 milliards de dinars alloués au secteur de la pêche attendent toujours dans les caisses. Il y a de quoi s'interroger sérieusement sur les raisons de ces lenteurs quand on sait que le secteur en question est noyé dans des difficultés liées essentiellement au manque de ressources financières. Dans son message adressé aux directeurs de la pêche de wilaya, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques a laissé entendre que la non-réussite, jusque-là, du programme de la relance, est due, entre autres, à la centralisation de l'opération. Aussi a-t-il recommandé et de manière ferme aux directeurs de wilaya «un suivi rigoureux et particulier de tous les programmes bénéficiaires du soutien de l'Etat dans ce cadre, la prise en charge de toutes les préoccupations des professionnels aussi futiles soient-elles et un contact permanent et privilégié avec les structures locales chargées de la promotion de l'investissement». Sur ce dernier point, le ministre a indiqué que sur 2 507 dossiers d'investissement déposés, 520 ont été retenus dans la première phase comme projet pilote majeur pour la concrétisation du programme de la relance économique. En outre, il a ajouté deux dossiers pour l'acquisition de thoniers, et Union Pêche s'est proposée d'en acquérir 20. S'agissant des projets de partenariat, le Dr Smaïn Mimouni a affirmé que 18 sociétés mixtes algéro-espagnoles ont été créées ainsi qu'une société algéro-égyptienne et une autre algéro-suédoise. Ouvrant une parenthèse à propos de la pêche au thon, le ministre a signalé qu'il n'y a jamais eu d'accord de pêche entre l'Algérie et le Japon. «A chaque communiqué de presse du ministère de la Pêche, ce sont les Japonais qui se manifestent, et prennent le marché», a-t-il déclaré. Rappelant que chaque année, entre février et mars, 5000 à 6000 tonnes de thon traversent les côtes algériennes et l'Algérie a été autorisée par l'Icat, un organisme régional basé en Espagne, à pêcher 1700 tonnes. Par ailleurs, une Chambre de la pêche et de l'aquaculture sera créée incessamment puisque le décret l'instituant a été signé au niveau de la chefferie du gouvernement, selon le ministre de la Pêche. Cette chambre sera un espace de concertation entre les 80 associations qui existent dans le secteur et qui sont, de l'avis du ministre, un interlocuteur incontournable. Enfin, pour la coopération avec les Espagnols et les Allemands, le ministre a souligné qu'elle concerne un volet d'une extrême importance, car il s'agit d'un plan de gestion des ressources halieutiques. L'organisme allemand GTZ se chargera, en effet, du plan d'aménagement en établissant une cartographie marine et l'évaluation continuelle se fera, à titre de don, par les Espagnols.