Le promoteur immobilier saoudien devait investir 50 millions de dollars dans trois grands projets qui devaient déboucher sur la création de 3000 emplois directs dans la wilaya de Annaba. La société Eddar international - Sidar a été créée en 1998 à Alger. Elle est la propriété d'hommes d'affaires saoudiens, palestiniens et jordaniens. Elle s'était lancée dans la réalisation de trois grands projets dans la wilaya de Annaba, d'un montant global estimé à 50 millions de dollars, qui devaient déboucher sur la création de 3000 emplois directs et plus de 10.000 indirects. Selon le quotidien électronique TSA, le gouvernement algérien aurait procédé à leur annulation il y a quelques jours seulement. S'il est vrai que l'investissement de Sidar est de moindre importance par rapport à celui de l'émirati Emaar, il représentait néanmoins par sa taille, au niveau régional, un projet de développement de l'activité touristique inespéré. Il était notamment attendu des créations d'emplois par milliers. Si l'information venait à se confirmer, cela représenterait un second revers pour le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements en ce qui concerne les promesses d'investissements en provenance des pays arabes. Les projets en question devaient voir émerger un centre d'affaires et des résidences de haut standing en plein centre-ville, un village touristique à Sidi Salem, ainsi qu'un complexe hôtelier très haut de gamme le long de la côte bônoise. Tous ces projets en souffrance ont vu le déplacement de Abdelhamid Temmar en 2006. Il était question à l'époque de faciliter à ces investisseurs arabes l'octroi d'assiettes foncières. Le chef de l'Etat, qui avait procédé à l'inauguration de ces trois projets au mois de mai 2007, avait fortement insisté auprès de l'investisseur saoudien pour que leur suivi soit accompli par des spécialistes. C'est dire si cette affaire revêtait une extrême importance et à un très haut niveau. Que s'est-il donc passé pour qu'un projet aussi ambitieux puisse capoter d'une telle manière? «Des réserves techniques non levées à ce jour par le promoteur saoudien sont à l'origine du blocage des projets. Cet investisseur a présenté des études non conformes au cahier des charges qu'il a pourtant approuvé», avait déclaré à la presse nationale Mohamed Ghazi, wali de Annaba à la fin de l'année 2008. Au contraire des investissements du groupe émirati Emaar qui furent entourés des rumeurs les plus folles et qui finirent par se concrétiser, les projets du saoudien Sidar ont bénéficié d'une relative discrétion. Pour rappel, interrogé à ce sujet le représentant du groupe émirati en Algérie avait indiqué: «Je n'ai absolument aucune information dans ce sens. Nous continuons à travailler normalement et de très près avec les autorités algériennes, notamment le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements.» La seule difficulté rencontrée, selon Sofiane Abdelwahab, aurait résidé au niveau de l'accès au foncier. «C'est le problème que rencontrent tous les investisseurs. Il s'agit d'une question difficile à résoudre et le groupe est conscient de cette difficulté», avait-il précisé au mois de décembre 2007. Le problème semblait pourtant avoir été pourtant surmonté puisque dès le début de l'année 2008, les projets émiratis d'un montant de 25 milliards de dollars devaient démarrer dès le mois de mars de la même année. Dix mois plus tard et presque jour pour jour, c'est l'histoire qui se répète. Encore une illusion. A moins que le gouvernement n'ait décidé d'en finir avec des investisseurs qui n'en portent que le nom. Des prédateurs pour qui les 150 milliards de dollars consentis pour le développement de l'Algérie ont fait tourner la tête. Les projets d'implantation de grands ensembles ne manquent pas. Ils sont annoncés en grande pompe par les investisseurs arabes à l'instar des saoudiens qui ont réalisé deux superbes surfaces à Sidi Yahia et Chéraga dans la proche banlieue algéroise alors que dans la foulée devait prendre corps un mégaprojet estimé à près d'un demi- milliard d'euros à Oran. L'initiative revient au groupe saoudien Snasco qui, en partenariat avec l'Eplf, détentrice d'un terrain d'une superficie de 150.000 mètres carrés situé sur la façade maritime Est de la ville, devait se lancer dans la réalisation d'un ensemble immobilier de 2000 logements de haut standing, accompagné de magasins, de parkings et d'espaces verts. Où en sont-ils? Le marché algérien qui est en pleine expansion offre des opportunités certaines que de nombreux investisseurs en particulier en provenance des pays du Golfe, s'empressent à saisir. Cela est encouragé par la Coface, la compagnie française d'assurances pour le commerce extérieur, qui n'a pourtant pas été tendre avec la destination Algérie allant même jusqu'à l'interdire par un passé qui n'est pas très lointain. Son dernier rapport qui date du mois de janvier 2009 souligne la solidité de sa situation financière, qui repose rappelons-le, sur un confortable matelas financier estimé à 150 milliards de dollars aujourd'hui, sa stabilité politique et un climat des investissements des plus favorables. Les hommes d'affaires arabes ont décidé de partir à la conquête du marché algérien en ciblant en priorité celui de l'immobilier qui a la particularité d'être extrêmement juteux. Il a connu un «boom» extraordinaire ces dernières années faisant exploser les prix du mètre carré des terrains à bâtir. Pour avoir un ordre d'idées, les appartements qui font l'objet de vente sur plan étaient proposés entre 190.000 et 300.000 dinars le mètre carré, il y a déjà quelque temps. De quoi faire saliver plus d'un affairiste. C'est sans doute compter sans la redoutable machine bureaucratique algérienne qui a eu raison du plus téméraire d'entre eux.