Pétrifiés, les Américains regardaient à la télévision la tragédie la plus effroyable de leur histoire, qui se jouait à New York. Mardi 11 septembre 2001, la ville se réveille sous un beau soleil. Au fait, New York ne dort jamais. Bouillonnants et insouciants, les Américains y trouvaient un sentiment de confiance et d'arrogance naïve symbolisé par les deux Tours jumelles. Les New-Yorkais, plongés dans la culture de l'urgence induite par la célérité des choses en ce début du troisième millénaire, n'imaginaient pas qu'ils allaient vivre, l'espace de quelques minutes, la plus grave attaque terroriste de toute l'histoire de l'humanité. L'inimaginable leur tombe du ciel. Quatre avions détournés par 19 terroristes plongent l'Amérique dans l'horreur. A 8h46 (13h46 GMT) un avion de ligne détourné, le Boeing 767 de la compagnie American Airlines qui assurait le vol Boston-Los Angeles avec 81 passagers à bord et 11 membres d'équipage, s'encastre dans la tour Nord du World Trade Center. Tétanisés et avant même de réaliser l'ampleur du drame, les New-Yorkais subissent une deuxième attaque 17 minutes plus tard. 9h03, un deuxième Boeing détourné, le vol 175 de United Airlines, en provenance de Boston et à destination de Los Angeles, s'écrase contre la tour Sud du WTC. L'appareil transportait 56 passagers et 9 membres d'équipage. 14 minutes plus tard, les autorités fédérales ordonnent la fermeture de l'aéroport de New York et quatre minutes plus tard, tous les ponts et tunnels de New York et de ses environs sont fermés à la circulation. Depuis Sarasota en Floride, le président George W.Bush déclare que le pays vient d'être la cible d'une attaque terroriste. Dix minutes plus tard et pour la première fois dans l'histoire des Etats-Unis, le trafic aérien est stoppé sur l'ensemble du territoire. 9h 43, un troisième avion, le Boeing 757 d'American Airlines, parti de l'aéroport de Washington pour Los Angeles, s'écrase sur le Pentagone qui est immédiatement évacué. 58 passagers et 6 membres d'équipage se trouvaient à bord de l'appareil. La panique gagne New York et Washington, la Maison-Blanche est évacuée à 9h45 et le vice-président Dick Cheney est emmené sans ménagement dans un bunker sécurisé en sous-sol de la Maison-Blanche. Pétrifié, le peuple américain regardait la tragédie la plus effroyable de son histoire qui se jouait à New York. Aux étages supérieurs des deux Tours, se passait un incroyable drame. Des centaines de personnes prisonnières cherchent à échapper à l'enfer. Les hélicoptères n'ont pu s'approcher des tours, même les escaliers de secours n'ont servi à rien. Certains, dans un ultime désespoir, se jettent par les fenêtres. Les secours, impossibles à coordonner, sont dépassés par l'ampleur de la catastrophe. 10h 05, la tour Sud s'effondre dans un déluge de feu et de poussière, précipitant dans la mort des centaines de personnes et de sauveteurs. Un spectacle de fin du monde pour les New-Yorkais. Le sud de Manhattan est enseveli sous la poussière des gravats. Des milliers de personnes hagardes tentent de fuir vers le nord de la ville et d'autres cherchent désespérément leurs proches. 10h 10: l'aile du Pentagone touchée s'écroule alors qu'un avion de ligne appartenant à la compagnie United Airlines, également détourné, s'écrase près de Pittsburgh, en Pennsylvanie (300 km au nord-ouest de la capitale). Il avait pour objectif la Maison-Blanche ou le Congrès, les passagers, au prix de leur vie, ont contré les pirates de l'air. A 10h 24 : les vols internationaux sont détournés en direction du Canada et quatre minutes plus tard, la tour Nord du WTC rejoint sa jumelle au sol. 10h 45: tous les immeubles fédéraux de Washington sont évacués et le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, rentre aux Etats-Unis écourtant son voyage en Amérique latine. Les évacuations provoquent de gigantesques embouteillages. En début d'après-midi, la capitale prend l'allure surréelle d'une ville fantôme. A 11h02: le maire de New York, Rudolph Giuliani, exhorte les habitants à rester chez eux pour des raisons de sécurité, le président Bush a été hâtivement acheminé sur une base aérienne en Louisiane avant de reprendre l'avion présidentiel Air Force One pour la base aérienne d'Offutt dans le Nebraska, à plus de 1600 km de la capitale. A 13h 27, l'état d'urgence est décrété par le maire de Washington et quelques minutes plus tard, à 13h 44, le Pentagone annonce l'envoi de la marine et de l'aviation de guerre pour protéger la côte Est des Etats-Unis. Dans une conférence de presse, Rudolph Giuliani annonce le rétablissement partiel de la circulation des bus et du métro de New York. Endommagé par la destruction des deux Tours jumelles, le bâtiment 7 du WTC s'écroule à 17h 20. Une heure auparavant, selon la chaîne américaine CNN, les officiels américains suspectent fortement le militant saoudien Oussama Ben Laden d'être impliqué dans ces attaques. Le regard grave, le visage marqué par l'énormité de la tragédie, le président G.W.Bush s'adresse aux Américains. «Ces attaques brisent l'acier, mais ne peuvent entamer l'acier de la détermination américaine», dit-il à 20h 30. Une année après, les Américains n'arrivent pas à tourner la page. Les piétons tressaillent au moindre bruit violent et les sirènes de voitures de police suscitent des regards anxieux au lieu de l'indifférence d'antan.