La Snvi a pour objectif de porter le taux de la sous-traitance locale à 60%. Le Conseil national économique et social a enquêté sur les différents blocages de la machine industrielle. L'accès au crédit, le foncier, la technologie, les données économiques, un personnel qualifié sont entre autres les failles recensées par une étude élaborée par le Cnes. Le président- directeur général de la Snvi, Mokhtar Chahboub, qui s'exprimait, hier, sur les ondes de la Chaîne III a fait une synthèse de cette étude. Ce rapport en voie de finalisation sera transmis aux pouvoirs publics pour prendre en considération les recommandations dégagées. Le patron de la Snvi qui est membre de la commission de réflexion chargée de l'élaboration d'une stratégie de sous-traitance au sein du Cnes, a soigneusement énuméré les obstacles qui bloquent le développement de l'industrie. Selon lui, il y a deux catégories de problème, dont certains sont d'ordre administratif et financier tandis que d'autres sont liés à la non-maîtrise de la technologie et l'accès à la certification et le management. L'enquête réalisée par la commission, explique-t-il, vise à faire un état des lieux sur le potentiel industriel et identifier de manière la plus exhaustive les failles de la machine économique. L'invité de la Radio n'a pas omis de souligner que le phénomène de la contrefaçon est l'un des plus grands obstacles qui décourage le développement de l'industrie. «La contrefaçon est le véritable handicap du développement de la sous-traitance», a-t-il clairement déclaré. Axant son intervention beaucoup plus sur la sous-traitance, M.Chahboub explique que les industriels n'ont pas suffisamment de données économiques sur le marché pour développer des produits. Citant le cas de la Snvi, il précise: «Nous avons plus de 500 sous-traitants qui se répartissent en cinq familles de produits.» Celles-ci portent essentiellement sur l'alimentation des chaînes de montage, la sous-traitance de capacité, la sous-traitance technologique et logistique. Inscrit comme objectif prioritaire par le gouvernement, la commission du Cnes tente de trouver des solutions idéales qui permettent de relancer en force cette activité. Pour pallier les besoins de l'industrie en matière de sous-traitance, l'invité de la Radio pense qu'il faut encourager davantage ce créneau en assurant l'accès à la technologie et en formant un personnel qualifié. En 2000, la Snvi ne comptait que dix sous-traitants et actuellement elle en est à plus de 500. Selon son patron, plus de 5000 références ont été mises sur le marché. D'après lui, 600 sous-traitants ont été recensés au niveau de la Snvi dont 120 sont même capables de traiter à l'export. Ces activités concernent la production, le transport, la restauration, le nettoyage et la production industrielle. «Nous pensons porter le taux de la sous-traitance locale qui est de l'ordre de 25% actuellement à environ 60%», a-t-il souhaité. Et de renchérir: «Si nous avons un chiffre d'affaires de 25 milliards de dinars en 2011 avec des inputs d'achat de 9 milliards de dinars nous escomptons mettre sur le marché l'équivalent de 6 milliards de dinars en achats locaux». Il avance que l'entreprise vise à assurer, à moyen terme, à 70% les produits de sous-traitance. Suite à la décision du gouvernement d'effacer la dette, la Snvi respire mieux. Le P-DG a déclaré récemment que le dossier de l'assainissement de sa dette est sur la bonne voie et sera prochainement examiné par le Conseil des participations de l'Etat. S'exprimant récemment en marge d'une conférence sur la jonction universités-entreprises, M.Chahboub annonce: «La dette est le grand problème de la Snvi, je pense qu'il sera résolu définitivement avant la fin de l'année en cours.»