Voilà une société mécène qui, une fois n'est pas coutume, pense aux artistes. Gageons que ce ne sera pas la dernière fois. Voilà une idée originale peu attendue surtout dans un espace pareil. Il fallait y penser. Et l'art n'a pas de limite ni de frontière, donc pourquoi le cloisonner ou le délimiter dans un champ géographique précis. Voilà que la société de construction Bativert, spécialisée notamment dans les échafaudages, pense aux artistes. Elle investit carrément dans un espace qu'elle offre généreusement à deux plasticiens, au niveau de la Safex alors que se tient actuellement le grand Salon incontournable du bâtiment. Ces deux artistes sont Ammar Bouras et Arezki Larbi, unis par une amitié indéfectible et par l'amour de l'art au sens large. Si l'un expose ses anciens travaux, l'autre donne à voir de nouvelles créations. Ammar Bouras est connu pour sa démarche artistique singulière, laquelle se base sur la prise d'images des plus aléatoires, entre photos et peintures sur lesquelles l'artiste intervient de sorte de créer une oeuvre d'art hybride des plus intéressantes. «C'est une occasion, une fois de plus, pour mon ami Larbi et moi d'exposer nos oeuvres. C'est aussi le point de départ d'un travail à venir», souligne Ammar Bouras. Et d'expliquer: «Ce que je trouve génial, c'est que dans un Salon de bâtiment, quelqu'un a loué un espace qui décide de créer une galerie carrément. Cette société s'est investi carrément en ouvrant cet espace pour présenter des tableaux. Là j'expose six tableaux de mon ancienne expo Cyber Shahrazade et deux tableaux de la série Lettres d'amour. L'art pour nous, c'est un point de départ, le point commun c'est notre amitié et les idées qu'on partage, car un artiste, c'est d'abord proposer des idées, parler du monde. Le projet en cours de préparation est une expo photos. On fait appel à quiconque qui voudra nous envoyer des photos prises par téléphone portable, pour rassembler un maximum de photos. On demande aux gens de nous les envoyer et de cette matière, on va monter une expo, l'occasion de présenter des images et une nouvelle façon de faire les choses.» Pour sa part, Arezki Larbi qui revient avec de nouvelles peintures a choisi de dévoiler des visions de nature morte déclinées en différentes techniques, que ce soit en peinture mixte, parfois avec des collages, ou encore de la peinture sur papier marouflé sur de la toile. On y découvre ainsi des papillons, des oiseaux, des insectes, sorte d'obsession chez cet artiste-peintre qui privilégie l'abstrait et le semi-abstrait. «Ma peinture évolue, à l'intérieur, il y a des choses qui évoluent aussi en fonction de la matière utilisée. Comme j'ai été dessinateur de presse, j'utilise un peu les technique d'impression, les plus sommaires.» Evoquant le prochain projet qu'il partagera avec Ammar Bouras et dont la manifestation est prévue pour cet été, Arezki nous confie: «Il s'agira de contrer cette idée selon laquelle les photos de portable n'ont pas de qualité. C'est faux. La photo ce n'est pas exclusivement la technique, c'est aussi le regard. On en a reçu beaucoup de photos et on continue d'en recevoir. Je pense qu'on aura une bonne banque de photos sur portables.» Cette expo double qui se déroule actuellement au niveau du stand Bativert va durer le temps du Salon Batimatec, jusqu'au 7 mai. Elle est intitulée Construction. «Car celle-ci existe dans la peinture, la musique et dans n'importe quelle autre création artistique qui se veut être une construction esthétique. Aussi, l'architecture faisait partie des beaux-arts avant», nous fera remarquer Arezki Larbi. Pour envoyer vos photos: [email protected].