L'adoption de nouvelles sanctions à l'ONU contre l'Iran anéantirait toute chance d'une amélioration des relations de Téhéran avec les Etats-Unis, a averti mardi soir Mahmoud Ahmadinejad. Le président iranien a déclaré, lors d'une conférence de presse en marge de la conférence de suivi du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) à New York, que si le Conseil de sécurité de l'ONU adoptait une 4e résolution de sanctions contre l'Iran, les relations de son pays avec les Etats-Unis «ne s'amélioreraient plus jamais». «Le chemin vers ce but (l'amélioration des relations) serait fermé», a-t-il dit. M.Ahmadinejad a également estimé que dans une telle éventualité, l'occasion présentée par l'accession du président Barack Obama à la Maison-Blanche avec l'objectif d'améliorer l'image des Etats-Unis à l'étranger «serait perdue». «Ce serait un retour à l'ère Bush», a-t-il dit, dans une allusion à George W.Bush, le prédécesseur de M.Obama. «De très fortes pressions politiques nous ont été imposées depuis la révolution (...) Nous n'approuvons et n'applaudissons aucune de ces résolutions et sanctions», a poursuivi le président iranien. Mais, a-t-il ajouté, «l'expérience a prouvé que les sanctions ne peuvent arrêter la nation iranienne. La nation iranienne est capable de résister à toutes les pressions qui lui sont imposées par les Etats-Unis et leurs alliés». Au contraire, l'Iran a «réussi à transformer cela en occasion de progresser (...) L'Iran d'aujourd'hui est beaucoup plus avancé qu'il y a 30 ans», a-t-il souligné. «Nous pensons et nous sentons que le gouvernement américain souffrira plus que nous de ces sanctions», a insisté M.Ahmadinejad, car «dans un monde libre-échangiste, les sanctions sont une rupture de contrat» et nuiront aux Etats-Unis. «Si Washington insiste pour tomber d'une falaise, on ne peut rien y faire», a-t-il conclu. Dans son discours devant la conférence TNP lundi dernier, M.Ahmadinejad avait accusé les pays dotés de l'arme nucléaire, notamment les Etats-Unis, de menacer de cette arme les pays qui en sont dépourvus. Il avait accusé les Etats-Unis d'être des proliférateurs et de manipuler le TNP pour servir leurs intérêts. Le Conseil de sécurité a déjà adopté trois résolutions de sanctions contre l'Iran pour le contraindre à suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium, que Téhéran a toutes ignorées. Les négociations sur une proposition d'échange de combustible nucléaire présentée à Téhéran par l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) étant dans l'impasse, les Etats-Unis et leurs alliés poussent à l'adoption d'une 4e résolution de ce type. Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément.