Au lendemain de la conférence onusienne sur le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a lancé un avertissement aux pays occidentaux et à Israël en affirmant qu'aucun pays n'oserait attaquer militairement l'Iran. Il a surtout pris le soin de répondre à l'Etat hébreux, qui n'a cessé de clamer qu'il se réservait le droit d'attaquer l'Iran, en minimisant sa capacité de se mesurer à son pays. “Qui veut engager une guerre avec l'Iran ? Aucun Etat ne veut cela. Nous estimons que l'amitié est le meilleur moyen de parvenir au dialogue”, s'est-il interrogé dans une interview à la chaîne satellitaire du Qatar Al-Jazeera. En réponse à une question directe sur l'éventualité d'une attaque que lancerait Israël contre l'Iran, il a répondu : “Pour nous, Israël ne représente rien comparé à la puissance de l'Iran. La guerre est la guerre, les sionistes ont-il le moyen de la mener contre l'Iran ?” Plus catégorique, il ajoutera : “Personne n'osera être responsable d'une guerre contre l'Iran.” Le président iranien, qui a participé à New York à la conférence de suivi du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP), avait averti, par ailleurs, lors d'une conférence de presse à New York mardi, que si le Conseil de sécurité de l'ONU adoptait une 4e résolution de sanctions contre l'Iran, les relations de son pays avec les Etats-Unis “ne s'amélioreraient plus jamais”. Pour rappel, dans son discours devant la conférence TNP lundi, Mahmoud Ahmadinejad avait accusé les pays dotés de l'arme nucléaire, notamment les Etats-Unis, de menacer de cette arme les pays qui en sont dépourvus. Jusque-là, le Conseil de sécurité a déjà adopté trois résolutions de sanctions contre l'Iran pour le contraindre à suspendre ses activités d'enrichissement d'uranium, que Téhéran a toutes ignorées. Ceci étant, les négociations sur une proposition d'échange de combustible nucléaire présentée à Téhéran par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) étant dans l'impasse, les Etats-Unis et leurs alliés poussent à l'adoption d'une 4e résolution sanctionnant Téhéran. À signaler enfin que Mahmoud Ahmadinejad a accueilli favorablement la médiation du Brésil sur le dossier de son programme nucléaire. En effet, le site Internet de la présidence iranienne indique dans un message posté mardi soir tard que le président a approuvé “le principe” que le Brésil joue un rôle dans la reprise des négociations sur l'accord conclu avec l'ONU, qui prévoit un échange de combustible nucléaire contre de l'uranium enrichi. Téhéran avait rejeté cet accord, qui aurait limité les capacités de l'Iran à fabriquer des armes nucléaires. Mais le régime tente désormais de le remettre sur la table. La possibilité de médiation de Brasilia avait été envisagée lors d'une visite du ministre brésilien des Affaires étrangères à Téhéran.