La lutte contre le commerce informel continue, mais elle est contrecarrée chaque fois par de nouvelles méthodes et réactions de ces commerçants de circonstance. Ainsi, à la cité des 1100 Logements, les jeunes marchands attendent le départ des policiers en faction toute la journée pour venir occuper les voies et y déposer leurs fruits et légumes. Même constat devant la mosquée de cette cité peuplée du chef-lieu de wilaya de Bouira. Au centre-ville, sur la place Rahim Gualia, les méthodes sont les mêmes, mais là c'est une friperie à ciel ouvert qui y est installée quotidiennement. Même les citoyens qui se disaient perturbés par les klaxons de ces camionnettes qui sillonnent les quartiers, ont fini par s'habituer au tintamarre de ces marchands ambulants. «La lutte qui s'inscrit dans un souci de santé publique en plus de l'éradication de l'informel, une forme de fuite fiscale, n'aboutira que le jour où le citoyen prendra conscience et boudera ces commerçants», nous dira un cadre de la direction du commerce. Si durant la journée les services de la police d'urbanisme et de la protection de l'environnement (Pupe), service de la Sûreté nationale, imposent la loi et effectue des descentes ou surveillent les lieux, les commerçants guettent le départ de ces derniers pour revenir à la charge. En plus du danger que représente la marchandise en mauvais conditionnement, exposée au soleil et aux aléas de la nature, ce commerce est une aubaine pour le recel. A la rue Abane-Ramdane, un coin s'est spécialisé dans la vente et l'achat de portables. Il n'est pas rare de voir des mineurs proposer des appareils à des prix très en deçà de la valeur réelle de l'objet. N'est-ce pas là une raison de penser qu'il s'agit d'un produit volé? L'approche du mois sacré de Ramadhan, où ces activités s'amplifient, est une occasion pour mettre en place d'autres mécanismes en mesure de mettre un terme à ces activités qui drainent de plus en plus de jeunes avides de gain rapide et facile.