Seulement 75% des cours sont dispensés aux classes d'examen. Les dernières décisions prises par le département de l'éducation ne sont pas du goût des syndicats autonomes. A quelque vingt jours seulement du Bac, les syndicalistes mettent en garde contre les conséquences qui pourront découler de ces mesures. Le chargé de communication auprès du Cnapest a fait savoir hier que «des faux rapports de l'administration sur le taux d'avancement des programmes dispensés dans chaque établissement ont été transmis à la Commission nationale qui devait statuer sur le seuil du programme atteint». Si cette information est avérée, les conséquences seront désastreuses sachant que les sujets d'examen seront puisés du programme enseigné. Par ailleurs, les syndicats estiment que «le fait de mettre 25 élèves dans une classe d'examen de 20 comme cela a toujours été, augmente le risque de fraude». Plus alarmistes, les syndicalistes ajoutent que «cette situation est même dangereuse car il y a risque d'usage de la violence». Dans ce contexte, les professeurs de l'enseignement secondaire et technique mettent en garde contre les réactions que pourrait générer la dernière instruction émanant du département de Benbouzid. Cette instruction adressée aux chefs de centre des examens du Bac, prévoit d'augmenter de 20 à 25 par salle d'examen, le nombre de candidats. «Nos classes ne peuvent pas contenir 5 tables supplémentaires sans créer la surcharge et une certaine promiscuité et mitoyenneté qui favorisent le copiage entre candidats», a déploré, hier, le chargé de communication de Cnapest, Messaoud Boudiba. Pis encore, «cet état de fait ne manquera pas de susciter une certaine violence», indique-t-il. Des sanctions en cas de fraude sont prévues. Mais les réactions des candidats suscitent des appréhensions. En cas de sanction, la situation pourrait dégénérer, estime notre interlocuteur. Le lien entre le taux de réussite au Bac prédit par le ministre et la facilitation de la fraude est un fait envisagé par le syndicaliste. Il y a aussi la conséquence des différents débrayages. Autant de perturbations survenues au cours de l'année scolaire compromettant ainsi le déroulement des examens de fin d'année, notamment le baccalauréat. La crédibilité de ce sésame et celle des responsables de l'éducation sont sérieusement entamées. En outre, selon le même syndicaliste, «l'année scolaire marquée par d'innombrables perturbations ne se prête pas à un optimisme démesuré. Aucun paramètre, pédagogique ou encore moins scientifique, ne nous autorise à prédire un taux relevé de réussite au Bac». Toutefois, notre interlocuteur s'interroge sur quels critères s'est basé le ministre pour conjecturer un taux de réussite de près de 70% au baccalauréat. Pour ce responsable du Cnapest, «ce taux revêt un caractère invraisemblable d'autant plus qu'un retard de 4 semaines demeure toujours non rattrapé». Cela a conduit le syndicaliste à fustiger la déclaration du ministre selon laquelle le retard de trois semaines cumulé suite à la première grève des enseignants, a été comblé. «C'est totalement faux puisque le lycée le mieux loti en la matière, a pu rattraper seulement une semaine. Globalement, la majorité des établissements ont cumulé plus de quatre semaines de retard», a-t-il affirmé. Le programme de rattrapage convenu a été remis en cause par les enseignants suite à la décision de ponctions sur salaires prise par la tutelle. Ce retard «équivaut à 25% du programme. Comme on est à la dernière semaine au bout de laquelle l'arrêt des cours sera décrété, il est pratiquement impossible de rattraper le retard en question», regrette notre interlocuteur.