A Bruxelles, Mme Ashton s'est dite prête à discuter directement avec l'Iran de son programme nucléaire controversé. Le négociateur en chef du nucléaire iranien, Saïd Jalili, pourrait rencontre prochai-nement en Turquie la Haute représentante de l'Union européenne aux Affaires étrangères Catherine Ashton, a-t-on indiqué hier de source officielle. «Mme Ashton a demandé à plusieurs reprises une telle rencontre avec M.Jalili, et l'Iran a accepté. Nous n'avons pas d'objection à ce qu'elle ait lieu en Turquie, mais aucune date n'a encore été fixée», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast. «Comme c'est Mme Ashton qui a demandé cette rencontre, nous attendons de voir quels sont les sujets qu'elle veut aborder», a-t-il ajouté, interrogé sur l'ordre du jour d'une rencontre éventuelle lors de son point de presse hebdomadaire à Téhéran. Lundi à Bruxelles, Mme Ashton s'est dite prête à discuter directement avec l'Iran de son programme nucléaire controversé, alors que ce pays, soupçonné par l'Occident de vouloir fabriquer l'arme atomique, est menacé d'une nouvelle résolution de l'ONU assortie de sanctions. «Si l'Iran souhaite me contacter directement pour me proposer d'avoir de vraies discussions au sujet des capacités en matière d'armes nucléaires, je serai ravie d'en discuter avec mes collègues» du groupe des 5+1, a-t-elle dit. La «condition» pour cette rencontre est qu'elle porte «de façon spécifique et exclusive sur la question des armes nucléaires pour l'Iran», a précisé Mme Ashton, disant avoir été sondée de façon informelle par plusieurs «pays tiers» en vue de négociations directes avec l'Iran. Selon un porte-parole, Mme Ashton a demandé au ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu de prendre contact avec les Iraniens en vue d'arranger un éventuelle rencontre en Turquie. Le groupe des 5+1, principal interlocuteur de l'Iran sur le dossier nucléaire, comprend les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, France, Royaume-Uni, Russie, Etats-Unis) et l'Allemagne. La Turquie et le Brésil, membres du Conseil de sécurité de l'ONU, sont opposés à de nouvelles sanctions contre Téhéran et ont entrepris une médiation entre les grandes puissances et l'Iran pour essayer de régler la question nucléaire par des voies diplomatiques. M.Mehmanparast a précisé que le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, «sera en Iran en même temps que le président brésilien» Luiz Inacio Lula da Silva attendu pour une visite officielle les 16 et 17 mai à Téhéran. «Des discussions auront lieu avec les deux dirigeants sur la question d'un échange de combustible», a-t-il ajouté. Cette question est au coeur du différend avec les grandes puissances inquiètes de la politique d'enrichissement d'uranium de Téhéran. L'Iran a rejeté une offre du groupe des 5+1 de faire transformer par la Russie et la France son uranium faiblement enrichi en combustible dont il dit avoir besoin pour son réacteur de recherche nucléaire. Téhéran a proposé en retour un échange simultané de combustible en petites quantités et en territoire iranien, ce que les grandes puissances ont refusé.