Le Président de la République a invité les opposants à la concorde civile à se déplacer à travers le pays pour en voir les résultats. Intervenant à l'ouverture de la réunion intergouvernementale des membres de l'UA sur la prévention de la lutte contre le terrorisme, hier, à Alger, le chef de l'Etat s'est élevé contre les détracteurs de la concorde civile. Bouteflika a estimé que tout autant que le terrorisme est rejeté «les propos blessants et la plume empoisonnée» le sont également. La politique de la concorde civile votée, par le Parlement et approuvée par référendum, a fait l'objet de tirs croisés, ces derniers mois, par certains titres de la presse nationale, qui la (concorde civile) qualifient «de politique stérile». Pour expliquer les effets positifs engendrés par cette politique, le Président de République a rappelé les années difficiles durant lesquelles le terrorisme bombait le torse et où «les Algériens regagnaient leur domicile avant 18 h», ces années où «régnait la peur» à travers tout le pays. Aussi, a-t-il saisi l'opportunité de cette réunion pour dénoncer «ceux qui parlent depuis leur village au nom du peuple» et qu'il invite à se déplacer à travers le pays pour «savoir ce que pense le peuple» de la situation sécuritaire globale depuis la mise en oeuvre de la politique de la concorde civile. Cette réunion, qui coïncide avec le premier anniversaire des attentats terroristes aux Etats-Unis, se veut comme un acte de solidarité envers le peuple américain. «Le choix de la date du 11 septembre n'est pas un hasard (...), cela découle d'une attitude comme d'une position de principe à une date anniversaire tragique qui nous impose la tristesse et le recueillement à la mémoire de ces victimes ainsi qu'à celle de tous les martyrs du terrorisme.» Réagissant au choix de cette date, le secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, a affirmé, dans un message adressé à la réunion et lu en séance plénière inaugurale par Mme Janet Sanderson, ambassadrice des USA à Alger, que la coïncidence des travaux de l'UA avec le premier anniversaire des attentats, constitue une preuve que le terrorisme international ne s'en est pas seulement pris à l'Amérique en cette occasion, mais s'est attaqué aussi aux valeurs du monde civilisé. Quant au choix d'Alger pour abriter cette rencontre, il s'agit, selon Bouteflika, «d'un hommage au peuple algérien pour sa formidable résistance au terrorisme, durant plus d'une décennie et ce, malgré l'indifférence de la communauté internationale jusqu'au 11 septembre». En outre, le chef de l'Etat a dénoncé «la permissivité des législations, le laxisme vis-à-vis de certaines organisations criminelles et les brèches d'une mondialisation débridée» qui facilitent la liberté d'action pour les terroristes. De son côté, le président par intérim de la Commission de l'Union africaine (UA), M.Amara Essy a rendu hommage au peuple algérien. Soulignant le caractère bien particulier que revêt la tenue de la conférence en cours à Alger, M.Essy s'est demandé quelle autre capitale africaine était mieux indiquée pour symboliser la résistance et le combat contre le terrorisme. Rappelons enfin que les travaux de cette réunion s'étaleront jusqu'au 14 septembre. Des représentants de pays comme la Norvège, l'Espagne, la France, l'Italie, l'Allemagne, la Russie, la Turquie, la Chine et la Grande-Bretagne prennent part à cette réunion, ainsi que ceux d'Interpol, de l'OTAN et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.