La Monuc, plus importante force de maintien de la paix, compte quelque 20.000 soldats et policiers. Son mandat arrive à échéance le 31 mai et devrait être renouvelé d'ici là pour un an, selon des sources diplomatiques. Le retrait de la Mission de l'ONU en RDC (Monuc), souhaité d'ici fin 2011 par Kinshasa, se fera en fonction de «la réalité du terrain», a déclaré samedi soir l'ambassadeur de France à l'ONU Gérard Araud, au terme d'une visite de 48 heures en RDC d'une délégation du Conseil de sécurité. «II n'y a pas de calendrier artificiel, ce qui compte c'est la réalité du terrain», a estimé M.Araud lors d'une conférence à Kinshasa, au lendemain d'une déclaration du gouvernement congolais indiquant qu'il souhaitait un retrait progressif de la Monuc «dans les 18 mois à dater du 30 juin 2010 jusqu'au 31 décembre 2011». «Sur les 18 mois», les autorités congolaises «ont dit que ce n'était pas une chiffre inscrit dans le marbre», a affirmé l'ambassadeur, venu à la tête de la délégation qui a rencontré, notamment le président Joseph Kabila et le Premier ministre. «Il faut savoir si dans tel endroit, dans telle localité, la Monuc peut se retirer parce que derrière, les autorités congolaises vont assurer la sécurité de la population», a-t-il expliqué en évoquant «une approche qui doit être pragmatique». La Monuc, plus importante force de maintien de la paix, compte quelque 20.000 soldats et policiers. Son mandat arrive à échéance le 31 mai et devrait être renouvelé d'ici là pour un an, selon des sources diplomatiques. Par ailleurs, le départ demandé par Kinshasa de 2000 soldats autour du 30 juin prochain, date à laquelle l'ex-Congo belge fêtera le cinquantenaire de son indépendance, pourrait être accepté, ont ajouté ces même sources. «La situation dans le domaine de la sécurité s'est améliorée, elle reste fragile, il reste des groupes armés. Il faut que les missions de la Monuc correspondent à cette nouvelle situation (...) Toute évolution de la présence des Nations unies doit se faire en douceur pour éviter de conduire à une nouvelle instabilité», a prévenu l'ambassadeur Araud. Kinshasa n'a «pas demandé le retrait de la Monuc» mais «une reconfiguration, une évolution du mandat de la Monuc», a-t-il affirmé. Celle-ci «peut porter sur les effectifs (...) sur la zone de déploiement, sur le nom de la force. Mais ce qui est beaucoup plus important, ce sont les missions de la force (...). Comment passer à une phase de la sécurité, à la stabilisation et à la construction de l'Etat», a ajouté le diplomate français. «Comment cela se fera-t-il, combien de temps cela prendra? Je le répète, nous sommes pragmatiques, cela dépendra de la situation sur le terrain», a-t-il conclu. Dans un rapport remis début avril au Conseil de sécurité, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon indiquait qu'un retrait total de la Monuc serait lié à l'achèvement d'une série d'objectifs stratégiques. Parmi ces objectifs figuraient la protection des civils, y compris contre les violences sexuelles, l'augmentation du nombre de policiers formés et la réduction de la menace posée par des groupes armés comme les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et de la rébellion ougandaise de l'Armée de la résistance du seigneur (LRA), actifs dans l'est du pays. La Monuc fournit un appui logistique, voire un appui feu, à l'armée congolaise engagée depuis mars 2009 dans plusieurs opérations contre ces groupes armés accusés d'exactions (tueries, viols, pillages...) contre les civils.