Israël a entamé, hier, un exercice de défense passive de cinq jours qui prévoit, notamment des milliers de tirs de missiles contre son territoire depuis la Syrie, le Liban, la bande de Ghaza et l'Iran. Cet exercice baptisé «Tournant 4» implique l'armée, la police, les services d'urgence, les collectivités locales et quelque 150 organismes gouvernementaux, a-t-on indiqué de source militaire. «Tout le territoire national est concerné», a déclaré à la radio militaire le vice-ministre de la Défense, Mathan Vilnaï. Il a précisé que cet exercice annuel «soigneusement planifié» est le quatrième du genre depuis la seconde guerre du Liban (été 2006). Selon le scénario envisagé, des centaines d'ambulances, les pompiers et l'armée doivent, notamment être confrontés à la situation créée par des attentats majeurs et des attaques de missiles, y compris à ogives non conventionnelles, contre les grands centres urbains du pays. Ces attaques devraient se produire simultanément avec une offensive contre son réseau informatique et de télécommunications. L'exercice atteindra son point culminant mercredi à 11h00 locales (08h00 GMT) quand les sirènes d'alarme retentiront pendant une minute et demie sur l'ensemble du territoire pour appeler les Israéliens à descendre aux abris. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est efforcé d'apaiser les craintes suscitées par cet exercice dans les pays arabes voisins d'Israël. «Il s'agit uniquement d'un exercice de routine planifié depuis très longtemps, qui ne résulte pas d'un quelconque développement sécuritaire exceptionnel», a-t-il déclaré au début de la séance hebdomadaire du gouvernement, selon la radio publique. S'exprimant de son côté à la radio militaire, le ministre de la Défense, Ehud Barak, a déclaré: «Nous n'avons pas l'intention d'ouvrir les hostilités dans le nord» d'Israël. Le Premier ministre libanais Saâd Hariri a critiqué, samedi au Caire, cet exercice en affirmant qu'il contredisait les efforts de paix dans la région. «Israël doit se rendre à la table des négociations pour réaliser la paix, lancer maintenant des exercices militaires est en contradiction avec les efforts de paix», a-t-il dit.