Alerte n Quel objectif poursuit Tel-Aviv en déclenchant des manœuvres militaires de grande envergure ? La tension est montée dans la région. Un «important exercice de défense passive» qui serait destiné à tester les services de secours aux civils en cas de guerre, débute, aujourd'hui, en Israël. L'annonce de cet «exercice» a mis l'armée libanaise en état d'alerte depuis, hier, samedi. Selon la presse libanaise, le commandant de l'armée libanaise, le général Michel Sleimane a ordonné à ses hommes déployés dans le sud du pays, de se mettre en état d'alerte jusqu'à la fin des manœuvres militaires israéliennes. «Lorsque l'ennemi est en train d'effectuer des manœuvres à la frontière, il est normal que l'armée soit vigilante», a déclaré à la presse un porte-parole de l'armée. «De toute façon, l'armée se tient prête depuis deux mois» pour faire face à toute éventualité, en raison de la «tension» au Liban et dans la région, a assuré le porte-parole. De son côté, la porte-parole de la Finul a indiqué que la force allait «intensifier ses activités» dans le sud du pays et notamment à la frontière, sans toutefois être en état d'alerte. «Nous allons intensifier nos activités, y compris le nombre de patrouilles dans notre zone d'opération, notamment le long de la Ligne bleue (frontière entre Israël et le Liban) en vue de contrer toute violation inopinée», a affirmé Yasmina Bouziane. Auparavant, le Premier ministre libanais, Fouad Siniora, a mis en garde contre le risque qu'Israël exploite ces «exercices» pour «lancer des opérations susceptibles d'accroître la tension» à sa frontière avec le pays du Cèdre. Selon la Finul, les combattants du mouvement de résistance libanaise du Hezbollah déployés aux alentours de la rivière Litani se sont également mobilisés pour prévenir toute invasion israélienne en territoire libanais. Dans un message d'apaisement, les responsables israéliens ont déclaré que ces manœuvres ne visaient pas la Syrie, le Liban ou le Hezbollah. «Le front nord est particulièrement sensible, mais nous n'avons aucune envie de provoquer une dégradation (militaire) et l'autre côté le sait, de même nous pensons que l'autre côté ne tient pas non plus à être à l'origine d'une dégradation», a affirmé le ministre de la Défense Ehud Barak à la radio publique. «Mais nous sommes prêts à faire face à tout développement», a-t-il ajouté. «En organisant cet exercice qui est le plus important depuis de nombreuses années nous tirons une des leçons de la deuxième guerre du Liban», a dit Ehud Barak. Il faisait allusion au mois de combats durant l'été 2006 contre le Hezbollah. Durant l'exercice, l'armée, la police, les pompiers, les hôpitaux, les équipes de secours vont être appelés à intervenir à la suite d'attaques simulées de missiles conventionnels ou chimiques et de roquettes tirés depuis la Syrie ou le Liban.