Les ménages n'ont pas inondé les banques par des demandes de crédit à la consommation. «Avec un montant de 70 milliards de dinars sur 2600 milliards que représente le montant total des crédits accordés, le crédit à la consommation ne pèse pas lourd dans le budget des banques.» C'est ce qu'a déclaré, hier à la Chaîne II, le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers. Abderahmane Benkhalfa a estimé que la suppression du crédit destiné à la consommation n'a pas affecté l'activité bancaire. A propos de la réforme bancaire, les institutions concernées étant actuellement «en phase d'apprentissage», l'invité de la Radio a soutenu que le processus «avance bien». Il a mis en exergue la modernisation du système de paiement et l'activité crédit. En ce sens, M.Benkhalfa a indiqué que «90% des chèques interbancaires sont actuellement traités avec des moyens électroniques». Pour ce qui est de l'activité crédit, il a précisé que «celle-ci a connu une avancée notable à la faveur du programme de réforme». Cependant, M.Benkhalfa estime qu'il reste beaucoup à faire pour construire un système bancaire performant. Dans ce sens, il a évoqué la nécessité d'accélérer les réformes en ce qui concerne, notamment le taux de bancarisation de la population dont l'objectif est d'atteindre un taux d'une banque pour 15.000 habitants. Abordant la gouvernance bancaire, l'intervenant précise que ce volet figure parmi les priorités du programme de réforme, au même titre que la familiarisation de la population quant à l'usage des moyens modernes de paiement. «Dans certaines agences, plus du cinquième de l'effectif est affecté à la gestion des liquidités. Il faut que dans la décennie qui vient, on puisse faire ce saut vers moins de billets», a-t-il insisté. Pour ce qui est du montant des crédits accordés par les banques aux entreprises durant l'année 2009, M.Benkhalfa a indiqué que 2350 milliards de dinars ont été accordés. En termes de montant des crédits alloués, l'invité de la Radio a précisé que le segment de l'immobilier figure en deuxième position dans l'activité bancaire avec un taux de «200 milliards de dinars accordés durant l'année 2009 à ce secteur», a-t-il indiqué. Il a noté que ce taux évolue chaque année par palier de 15 à 20%, notamment avec l'entrée en vigueur du crédit bonifié à 1% d'intérêt. «Ce n'est pas un crédit automatique. C'est un crédit soumis à une étude de risques, adossé à une hypothèque, laquelle hypothèque est liée à une promesse de vente», a précisé le délégué de l'Abef. Par ailleurs, M.Benkhalfa a mis en exergue le problème de l'acte de propriété. Ce dernier, explique-t-il, n'accompagne pas souvent les constructions et les ventes de logements. «Les banques ne peuvent pas donner un crédit sur 20 ans pour un client qui ne présente pas un acte de propriété», a-t-il insisté. «Il faut faire un travail dans le sens du renforcement du titre de propriété. Il faut que chaque logement construit soit adossé à un titre de propriété notarié», a conclu M.Benkhalfa.