Deux tiers des crédits accordés aux particuliers sont des crédits immobiliers remboursés sur l'échéance de 10 à 30 ans. «Une centrale des risques sera mise en place à la fin 2008 ou au début 2009.» C'est ce qu'a déclaré hier, Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef). Cette centrale sera chargée de la gestion des crédits à la consommation accordés par les banques publiques. Elle interviendra après la défaillance budgétaire enregistrée dans les portefeuilles chargés de ce genre de crédits, notamment les crédits automobiles, pour l'électroménager et même l'immobilier. «Le crédit à la consommation est un segment naissant sur lequel les adhérents de l'Abef sont engagés», a déclaré l'invité de la rédaction de la Radio nationale. Selon M.Benkhalfa, le crédit aux particuliers compte le crédit immobilier et celui conçu à la consommation. «Le montant de ces crédits tourne autour de 200 milliards de dinars sur un portefeuille des 2100 milliards de dinars», a-t-il annoncé. Le délégué de l'Abef estime que ce crédit n'est pas prépondérant puisqu'il ne dépasse pas les 10%. Cela nous permet de déduire que les banques dans notre pays sont globalement des établissements financiers au service des entreprises. «Deux tiers des crédits accordés aux particuliers sont des crédits immobiliers remboursés sur l'échéance de 10 à 30 ans», affirme le délégué de l'association. Pour ce qui est du tiers (1/3) restant les crédits seraient accordés pour l'achat du véhicule, les biens immobiliers et les crédits personnels. Comment mettre en place des mécanismes qui évitent le surendettement en l'absence de centrale d'informations? M.Benkhalfa assure que chaque banque qui accorde un crédit établit à son niveau une centrale interne de risque. Ces établissements demandent systématiquement aux demandeurs des déclarations des crédits déjà accordés. Selon le même responsable, les banques membres de l'Abef ne déclarent pas d'importantes défaillances. «La Banque d'Algérie est en train de structurer sa centrale de risque. Ces données vont obliger les bénéficiaires de ces crédits à respecter leurs engagements pour éviter l'engrenage du surendettement», confirme le patron de l'Abef. Justement, ces données sont, jusqu'à présent, au niveau de déclaration! «Quand un crédit dépasse 40% du revenu, les banques cesseront de l'accorder», a-t-il signalé. En l'absence d'hypothèque, les banques ne courent-elles pas des risques? Et qu'en est-il des cas de falsification de documents? M.Benkhalfa affirme que les crédits immobiliers sont adossés à des hypothèques. Ceux qui sont destinés à la seule consommation font l'objet de vérification. Dans ce cas, «les banques demandent des compléments d'informations», a-t-il encore affirmé. Pour ce qui est du cas de falsification, le délégué de l'Abef estime qu'il est «marginal». M.Benkhalfa considère que le crédit à la consommation s'élève à 4%. L'Algérie est très loin de ce qui se passe dans d'autres pays. Afin de développer l'opération sans risque auprès des citoyens, «nous sommes en train de faire une campagne de sensibilisation auprès de nos guichets pour que les utilisateurs maîtrisent leurs budgets domestiques», a-t-il indiqué. La réglementation à l'avenir sera de rigueur. Comme dans tous les pays. Elle va obliger des particuliers à déclarer, de façon précise, les engagements et les crédits qu'ils ontcontractés.